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Mon refuge à ciel ouvert

J’en ai assez. Dernièrement, c’est plus difficile financièrement, je suis fatiguée, je travaille trop. Maintenant que j’ai fini mon bacc, le fait de ne pas encore avoir de travail dans mon domaine se transmet dans une certaine frustration lorsque je suis à mon travail étudiant, qui est presque au salaire minimum de surcroit. J’en ai assez d’être impuissante dans ma recherche d’emploi, dans mes relations amoureuses qui ne marchent pas et face à mes dettes qui ont des dettes. J’ai envie de tout laisser en plan et de partir. Recommencer. L’impuissance, un sentiment bien difficile pour des êtres humains qui essayent toujours d’avoir le contrôle. 

Je dors mal, je me réveille. Tant qu’à ne pas dormir, je me lève aux petites heures, je prends mes bottes et je pars marcher. Je monte, les kilomètres défilent sans que je m’en rende compte. J’arrive en haut, contemple la vue. Alors que mon cœur devrait battre à toute vitesse suite à l’effort, il est déjà calme. La montagne l’apaise, le relaxe. Ici, la notion de performance, la pression qu’on s’impose au quotidien, rien de cela n’existe. Aucun record à briser, aucune personne à battre de vitesse jusqu’en haut. Ici, c’est tranquille, et ça rend ma tête tranquille. La montagne, c’est mon refuge à ciel ouvert.

Il n’y a personne, le sommet est vide en ce matin de milieu de semaine. Il n’y a que les oiseaux qui me répondent. Ils sont sereins, je ne les dérange même pas. Ils n’en ont rien à faire eux, que ça aille mal. Mais dans le fond, est-ce que ça va si mal que ça? Si les oiseaux continuent de chanter, le soleil de se lever, la montagne de rester en place? C’est un étrange paradoxe que de se dire que la nature est toujours là, mais qu’en même temps, elle change si souvent, elle évolue, n’est pas immuable dans le temps. Rien ne l’est. Comme les petites montagnes que je dois surmonter au quotidien. On finit par passer au travers, par atteindre le sommet.

C’est toujours au sommet qu’il est plus facile de relativiser. On se rend compte qu’on est si petit au fond. La nature, c’est ce qui me faire sentir le plus impuissante. Mais c’est la nature qui me permet d’apprécier cette impuissance face à la vie. Et de m’aider à me dire que tout finit toujours par se placer.

Par Gabrielle

Gabrielle Gagne

À propos de Gabrielle Gagne

Si un être humain est composé à 60% d’eau, Gabrielle, elle, est composée à 20% de caféine, 20% d’envie de découverte et 20% d’hyperactivité. Dans le manuel d’apprentissage sur “comment devenir son ami”, on y mentionne qu’on peut la gagner soit en lui donnant de la nourriture, soit en lui achetant des bas fluos avec des dessins étranges. Elle est quand même un peu antisosciale, ce qui fait qu’elle aime bien se réfugier en montagne loin des gens. Pour elle, la planification d’un roadtrip inclut de mettre beaucoup de temps pour la préparation d’une playlist solide. Elle espère vous faire découvrir québec et ses régions au travers de ses façons de faire peu conventionnelles.

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