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Le 28 août dernier, après plus de 5 ans d’expérience comme randonneuse et plus de 750 kilomètres parcourus sur les sentiers, j’ai décidé de pousser un peu et de tenter un sommet d’alpinisme. Pas n’importe où en plus, à mon lieu de travail, le Parc national des Glaciers.

À gauche, le sommet sud, le plus haut, et à droite, le sommet nord, celui que j’ai fait. 

Je me renseigne donc auprès de mes collègues pour savoir quelle montagne serait idéale pour une débutante qui n’a jamais fait de scrambling. Il faut commencer normalement en classe 1, mais j’y vais avec un classes 2-3, toujours en suivant les judicieuses recommandations de mes collègues.

Je mets une annonce dans un groupe Facebook d’alpinisme et Penny Goddard, une guide de montagne, m’offre ses services. Trois jours plus tard, on part ensemble à l’assaut du Mont Abbott.

Le sentier Abott Ridge

On commence à 7h du matin. On part sur le sentier Abbott Ridge, qui nous mènera à notre objectif. Ce sentier est certainement le plus beau que j’ai fait de ma vie et il vaut la peine, même si on arrête à la limite du sentier. Il comporte une variété de terrains qui m’a laissée bouche bée.

Il commence dans une très jolie forêt subalpine idéale pour les amateurs de végétations où les ornithologues pourront observer le geai de Steller exhiber ses magnifiques plumes bleutées. Par la suite, on atteint le lac Marion, on monte encore un peu dans la forêt pour atteindre de magnifiques prés alpins d’où la vue est déjà incroyable et on monte les derniers 200 mètres qui mènent à la fin du sentier, une crête de montagne offrant une vue sur les monts Selkirk à 360 degrés.

La vue au sommet. Les montagnes de la Sir Donald Range. De gauche à droite : Avalanche, Eagle, Uto et Sir Donald. 

On grimpe vers le sommet!

Rendues au poteau qui annonce la fin du sentier de randonnée, on enfile nos harnais, cordes et casques et on se dirige vers la montagne. Nous atteignons le vrai sommet de la crête pour continuer vers le sommet du Mont Abbott.

Ma guide nous mène un peu plus bas, mais 10 minutes plus tard, nous arrivons à une place où il est impossible de grimper. On se remet sur la vraie bonne route, mais cela apporte des difficultés.

Je ne suis pas si grande, 5 pieds et 5, et en raison de mes genoux arqués vers l’intérieur à cause d’une malformation, je dois parfois réfléchir à mes mouvements. Je dois donc gravir un rocher qui fait deux fois ma taille et qui, en plus, comporte des pruches de montagne et l’une d’elles me grafigne suffisamment pour que je saigne. Je fais un dernier mouvement qui m’oblige à avoir une jambe complètement pliée et l’autre dans le vide. Ça fait mal et j’ai de la difficulté à me relever, alors que seul un pied posé sur le haut me permet de lever tout mon corps.

J’étais bien heureuse de ne pas avoir peur des hauteurs. Un pas au mauvais endroit et une chute fatale de plus de 1000 mètres se produisait. 

Ascension jusqu’au sommet nord

En haut du rocher, je prends une pause bien méritée. Ma guide me demande si je suis à l’aise de continuer, voyant à quel point me déprendre de ma malaisante position m’a coûté de l’énergie. Notre objectif est le sommet sud, mais comme je mets beaucoup de temps, ma guide prend la décision d’arrêter au sommet nord, à 2360 mètres d’altitude, qui est un exploit pour moi qui n’a aucune expérience en alpinisme outre un essai en escalade de glace il y a plusieurs années.

Par certains endroits, c’était tellement exposé qu’un mauvais pas aurait pu me tuer. C’est pourquoi j’ai adoré avoir une guide très douce et patiente envers moi. Je n’ai pas eu peur des hauteurs, ce qui me surprend, car j’ai un historique de peur des hauteurs. J’ai plus paniqué intérieurement lorsque je tenais seulement sur un pied alors que nous retrouvions la bonne route. Nous avons passé une vingtaine de minutes au sommet où je me sentais sur le toit du monde.

Je me suis offert l’ascension de ce sommet pour mes 30 ans. Ça se fête en hauteur !

J’ai même fait un live sur Facebook où j’ai chanté deux chansons de Dua Lipa, malgré que j’étais perchée sur un sommet étroit, près de mes amis les oiseaux. Moi, avoir peur des hauteurs? Je pense que ce n’est plus le cas maintenant!  Par contre, je crois que je n’aurai pas besoin de vous dire que nous sommes redescendues par le bon chemin cette fois-ci, mais aussi, que je suis incroyablement fière et heureuse d’avoir fait un sommet d’alpinisme durant mes 4 mois passés dans l’Ouest canadien !

Olivia Brassard

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