fbpx
was successfully added to your cart.

Découvrez l’histoire atypique d’Andréanne qui a choisi de s’établir au Nunavik

Aujourd’hui, on avait envie de vous présenter le parcours inspirant de notre ambassadrice qui a choisi de s’établir dans la région du Nord-du-Québec, plus précisément au Nunavik. Celle qui est nouvellement maman a répondu à nos questions dans le but de mettre en lumière sa réalité et celle du Grand Nord.

Poursuivez votre lecture pour en apprendre plus sur son histoire atypique et la vie au Nunavik.

Pour en connaître davantage sur Andréanne 

Andréanne a suivi des études en sciences politiques avec une spécialité en relations internationales. Ayant toujours eu le désir de faire une différence, elle a longtemps travaillé pour des organismes communautaires oeuvrant dans différents domaines. C’est un voyage en Inde à l’âge de 17 ans qui a vraiment bousculé sa façon  de voir le monde. Entre ses emplois, elle saisissait toutes les opportunités pour partir voyager. Elle rêve depuis toujours de traverser le monde et de découvrir de nouvelles cultures. Fait intéressant : âgée de 30 ans seulement, elle a voyagé dans 33 pays, la plupart du temps en sac-à-dos. Son 34e pays sera la Nouvelle-Zélande en mars avec sa fille.

IG : @pleinairvoyagesetcompagnie

Qu’est-ce qui t’a poussé à t’évader au Nunavik? 

“J’ai décidé de faire le grand saut après un voyage en Afrique. J’ai réalisé que je m’intéressais beaucoup à la découverte de d’autres contrées, situations politiques, façon de vivre autour du monde, mais que j’en connaissais encore très peu sur les modes de vie des premières nations et des Inuits. J’en entendais souvent parler dans les journaux et j’étais avide de me faire ma propre opinion sur le sujet et d’en connaître davantage sur les peuples fondateurs de mon pays.”

Quelle est ta profession dans le Nord-du-Québec?

“Je travaille dans le Nord depuis cinq ans, mais dans le Grand Nord depuis quatre ans et demi. Ça fait maintenant trois ans (en comptant mon congé de maternité) que je travaille comme enseignante à l’école du village de Salluit. Avant ça, j’ai travaillé à la Baie James, plus précisément à Waskaganish, une communauté Crie. J’y ai occupé le poste de coordonnatrice de projet pour Fusion Jeunesse. Cet emploi m’a amené à voyager par avion dans 12 des 14 communautés inuites pour faire de la gestion de projets. C’était vraiment une des plus belles expériences de toute ma vie!”

Comment décrirais-tu la vie dans le Grand Nord? 

“La vie du Grand Nord est simple et centrée sur le moment présent… et la température! J’habite très loin des grands centres commerciaux et de tout magasin en général, alors ici, on apprécie vraiment ce qu’on a. Par exemple, on apprécie beaucoup les légumes frais quand ils arrivent. Aussi, il y a souvent des blizzards ou des vents très forts, donc dès qu’on a l’opportunité d’aller dehors, on y va! La vie ici est plus calme, il y a moins de planification et de normes en général. C’est aussi une vie où on est vraiment plus proche des gens autour de soi, car nos collègues sont nos amis! Nous sommes peu ici et les temps sont parfois rudes avec le froid, les délais concernant les avions et le manque d’eau occasionnel, alors on s’entraide beaucoup.”

Pourquoi as-tu choisi de vivre là-bas?

“J’ai choisi de vivre dans le Grand Nord, car pour moi, c’est vivre dans un contexte interculturel au quotidien. Bien que le Nunavik soit situé à l’intérieur du Québec, la manière de vivre et la culture des habitants du Grand Nord sont complètement différentes de celles du Sud de la province.  J’aime le défi de constamment avoir à m’adapter et à comprendre mon environnement. Même après 5 ans, je suis loin d’avoir tout compris sur la culture inuite, et j’aime le défi d’aller à sa rencontre à tous les jours.”

IG : @pleinairvoyagesetcompagnie

Ce qui t’a marqué quand tu es arrivée ? 

“Comment tout est différent ici. Quand tu rentres à la coop, les gens ne parlent ni français, ni l’anglais… c’est l’Inuktitut avant tout. Je manquais beaucoup de connaissances à l’égard du Nord-du-Québec quand je suis arrivée, et j’ai été surprise de me sentir littéralement dans un autre pays dès mes premiers pas dans la communauté. La nourriture traditionnelle est composée de béluga, phoque et caribou… qui sont souvent mangés crus. Les gens fabriquent leurs propres manteaux qui résistent aux plus grands froids, c’est vraiment impressionnant! Ce sont des choses dont j’étais totalement ignorante à mon arrivée, je me suis tout de suite sentie dépaysée dès que je suis sortie de l’avion à -43 degrés!”

As-tu réussi à bien t’intégrer dans la communauté ? 

“Oui, les gens sont très accueillants à l’arrivée de nouvelles personnes.  Toutefois, créer des relations profondes prend du temps, de l’énergie et de la persévérance. Il est primordial de comprendre que la communauté où j’habite a été marquée par le passé par plusieurs gestes négatifs posés par des personnes venant du Sud : les pensionnats, la tuerie des chiens de traîneaux, etc. Encore aujourd’hui, ces gestes ont un impact sur la perception que la communauté a des gens du Sud. Chaque personne de l’extérieur devrait connaître cette histoire intense et vraie. Ça aide beaucoup à comprendre pourquoi les relations profondes prennent du temps à s’établir.

En soi, s’intégrer dans la communauté est vraiment possible et extrêmement enrichissant. C’est un essentiel de la vie nordique! Les gens sont remplis de richesses immenses et de connaissances uniques telles que : la chasse au caribou, la pêche de l’Arctic Char, la tannerie des peaux et la fabrication de parkas. Les amitiés tissées au fil du temps sont extrêmement précieuses.”

Un aspect de la culture inuite qui t’a marqué? 

“Les gens disent -oui- et -non- avec leurs sourcils. La parole n’est pas toujours le plus grand moyen de communication ici! L’observation et le regard sont souvent les meilleurs moyens d’apprendre et de communiquer.”

IG : @pleinairvoyagesetcompagnie

Maintenant que tu as donné naissance à ta fille, raconte-nous comment est la vie en tant que nouvelle maman dans le Grand Nord.

Être une maman au Nord est un très grand défi! Il y a peu de famille provenant du Sud ici car ce sont, somme toute, des conditions de vie assez extrêmes. Il n’y a pas de banc d’auto pour bébé dans les camions, encore moins sur les motoneiges ou les quatre-roues!

Même avec le programme de nutrition du gouvernement, les aliments pour bébés coûtent souvent le double en comparaison avec les prix du Sud du Québec. Aussi, avec le froid, je transporte toujours ma fille dans un amauti, un manteau inuit fabriqué à la main par une maman du village. Le manteau comporte une poche dans mon dos pour mettre le bébé collé sur moi, afin que celui-ci bénéficie de ma chaleur corporelle. Le manteau se ferme aussi avec de la fourrure de renard.

Avec la température pouvant descendre dans les -50 degrés celsius, il n’y a aucun moyen que je puisse garder ma fille au chaud dans une poussette ou dans un porte-bébé, l’amauti est donc le seul moyen de se déplacer l’hiver avec un bébé. Ici, les enfants sont au coeur de la vie. Peu importe où je suis, je peux arrêter n’importe qui dans la rue pour m’aider avec mon bébé. Les gens sont généreux de leur temps et de leur énergie pour m’aider à être confortable. C’est très précieux pour moi!

Ce que tu souhaites que les gens retiennent par rapport au Nord-du-Québec ?

En tant que Québécois, il est de notre devoir de s’informer sur les conditions de vie des populations autochtones du Québec, notamment celle du Grand Nord. La réalité d’ici est souvent incomprise par les gens du Sud, et pourtant c’est un immense territoire, faisant partie intégrante de la province. Tous devraient être au courant de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois – comment elle a été créé et quels sont les impacts de cette entente aujourd’hui : ses réussites, tout comme ses lacunes. Il y a ici un manque criant de logements et de ressources pour plusieurs types de problématiques, ainsi qu’un coût très élevé des aliments de base. La culture inuite est magnifique, le mode de vie du Nord aussi, tous gagneraient à mieux les connaître, les protéger et s’assurer qu’ils puissent s’épanouir dans un environnement sain et adapté aux besoins du Nord.

On a la chance d’avoir des ambassadrices inspirantes et intéressantes. Laissez-nous savoir si, comme nous, vous avez trouvé cette entrevue sur la réalité d’Andréanne super intéressante et aimeriez qu’on partage plus de portrait de gens d’ici !

Majorie Lacombe

À propos de Majorie Lacombe

Elle est une combinaison de spontanéité et de maladresse, auxquels on ajoute une touche bohème et beaucoup de couleurs. C’est le genre de personne aux idées les plus farfelues et aux outfits les plus colorés. Le camping, la pêche, les escapades en forêt, quelle que soit l’aventure, elle est toujours partante. Ses moments favoris sont ceux où elle est en bonne compagnie autour d’un feu de camp ou quand elle part explorer de nouvelles contrées!

1 commentaire

  • Avatar Luc lepage dit :

    Probablement une des personnes qui apprécient chacune des secondes qui passent dans sa vie en vivant pleinement celle-ci! Pour y avoir travaillé et vécu dans le Grand nord au Nunavik, elle donne maintenant le reflet d’un peuple en 2020 qui réussit malgré les empreintes des blancs à vivre et s’organiser en prenant part entière dans leurs cultures.
    Se sentir en liberté dans ces grands espaces, respirer l’air des premiers habitants de ce continent, elle touche de ces pieds des roches millénaires, et vit avec des gens accueillants et surtout accrochés au rires et sourires.
    Chapeau à vous deux, ambassadeurs sur cette nouvelle Terre.
    Lucassie.

Laissez un commentaire!