Récemment, le café-bar culturel Le Kiboikoi situé aux Escoumins a créé un club de lecture. Lors de ces rencontres très (très) informelles, amoureuses et amoureux de lecture sont invités à partager leurs lectures du moment et peuvent participer à des lectures communes. Lors de ces rencontres, j’ai découvert que j’avais de toute évidence des patterns de lecture. Le premier fait l’objet de cet article, c’est-à-dire des livres qui évoluent aux abords du fleuve St-Laurent. Le second (probablement le sujet d’un prochain article) porte sur des livres d’auteurs autochtones!
Bref, je me suis fait la réflexion que probablement plusieurs québécois(es) sont présentement en grand besoin d’escapade, d’évasion, d’air salin et de grande marée. Donc, à défaut de ne pas pouvoir parcourir les régions de l’est du Québec et de se retrouver en tête à tête avec le St-Laurent, je vous propose quelques suggestions de lecture pour vous téléporter en Gaspésie, au Bas-St-Laurent ou sur la Côte-Nord. Certaines de ces suggestions de lecture m’ont été données par des membres du club de lecture des Escoumins. Et vous, quelles sont vos suggestions de lecture ?
1. Pas même le bruit d’un fleuve d’Hélène Dorion
« Quand Hanna découvre, parmi les effets de sa mère récemment décédée, des carnets, photographies et coupures de journaux, elle décide de descendre le cours du fleuve jusqu’à Kamouraska pour tenter de trouver le fil qui rattachera son histoire à celle de Simone, cette femme silencieuse, absente de sa propre vie. » – Extrait de résumé : Édition Alto
2. Les Falaises de Virginie DeChamplain
« V. vient d’apprendre que l’on a retrouvé le corps sans vie de sa mère, rejeté par le Saint-Laurent sur une plage de la Gaspésie, l’équivalent “du bout du monde”. Elle regagne là-bas, brusquement, sa maison natale, et se confectionne une “île” au milieu du salon venteux, lieu désigné pour découvrir et mieux effacer – ou la ramener – l’histoire des femmes de sa lignée à travers les journaux manuscrits de sa grand-mère. V. se voit prise dans sa lecture, incapable de s’en détacher. Sa seule échappatoire réside derrière le comptoir d’un bar au village, dans une chevelure rousse aérienne, et s’appelle Chloé. » – Résumé : Édition La Peuplade
3. Pour que tienne la terre, Dominique Demers
Suggestion de Geneviève Côté, lectrice du Club de lecture des Escoumins.
« Pour le Dr Beattie, médecin psychiatre, c’est l’occasion d’un pèlerinage dans une campagne qu’il a connue enfant. Thomas, lui, n’a pas le choix : on ne voulait plus du vieux fou des baleines du côté des Escoumins, où il dérangeait trop les chasseurs de marsouins. Mais Gabrielle, pourquoi est-elle revenue après 15 ans d’exil dans la grande ville ? Elle-même ne le sait plus trop au moment de descendre du bateau à vapeur…
Rongée par son passé, incapable de faire face à l’avenir, la jeune femme dépose sa valise à l’Hôtel Tadoussac, lieu somptueux où s’ébattent chaque été de riches touristes anglais. Au hasard d’une promenade sur la grève, elle qui ne cherchait plus rien trouvera enfin un sens, une raison de continuer.
Et s’il était possible de laisser reposer notre douleur au fond des océans, de la confier aux baleines, pour mieux vivre parmi les hommes ? »
– Résumé : Édition Québec Amérique
4. Plus grandes que les maisons de Sara Lazzaroni
« Chloé a quitté la ville de Québec pour aller s’installer avec Xavier dans un petit village tranquille au bord du fleuve. Lui est infirmier. Elle traduit, de la maison, des textes sévères, compliqués. Lui est patient, calme, solide. Elle est flamboyante, sensible, se pose trop de questions. Pourquoi l’amour la pousse-t-elle à fuir ? À courir jusqu’au bout de ses forces ? Pourquoi est-elle incapable de choisir entre l’envie de vivre à tout casser et celle de se poser ? Chloé joue les délinquantes, fume, boit et pédale à perdre haleine sur des routes cahoteuses, entre deux lettres qu’elle compose pour Isis, sa meilleure amie. » – Résumé : Leméac éditeur
5. Saint-Laurent mon amour, Monique Durand
Suggestion d’Ulysse Rémillard, lecteur du Club de lecture des Escoumins.
« Le Saint-Laurent a fait de nous ce que nous sommes. Aveuglés l’hiver, apaisés l’été par sa lumière. Peuple avec les humeurs du fleuve à sa fenêtre. Peuple en dents de scie telle une tempête sur la pointe extrême d’Anticosti, des vagues déchaînées sur les côtes de Mont-Louis ou de Sept-Îles. Peuple prompt aux réjouissances, passant de candeur à nostalgie comme une mer étale succède aux grains et aux blizzards. Fleuve fou au goût de liberté. Fleuve amer. Fleuve inlassable. L’immense chemin d’eau, qui s’évase en cornemuse, a accompagné nos victoires et nos défaites et tracé son lit dans nos imaginaires, nos âmes et notre être collectif. » – Résumé : Mémoire d’encrier
6. Nous étions le sel de la mer et la mariée de corail de Roxanne Bouchard
Nous étions le sel de la mer : « “C’est Vital. Ça a l’air qu’il a ramassé un cadavre dans ses filets. Il l’a dit dans sa radio. Tu veux qu’on t’en raconte, des histoires de marins ? Reste avec nous autres pis tu vas en voir, la p’tite!” Ce matin-là, Vital Bujold a repêché le corps d’une femme qui, jadis, avait viré le coeur des hommes à l’envers. En Gaspésie, la vérité se fait rare, surtout sur les quais de pêche. Les interrogatoires dérivent en placotages, les indices se dispersent sur la grève, les faits s’estompent dans la vague, et le sergent Moralès, enquêteur dans cette affaire, aurait bien besoin d’un double scotch. »
La mariée de corail : « “Sous l’eau, elle semblait flotter. Maintenant, son vêtement lui colle à la peau comme une algue encombrante. Sous l’eau, elle aurait pu devenir du corail. On aurait fait des bijoux avec ses ossements. Mais elle a décidé de remonter vers la surface”. Quand Joaquin Moralès est appelé à enquêter sur la disparition d’une capitaine de homardier, il hésite : son fils vient tout juste de débarquer chez lui, soûl comme un homme qui a tout perdu. Mais lorsque le corps d’Angel Roberts est retrouvé, il ne tergiverse plus, car cette femme, c’est aussi la fille de quelqu’un. La mer, dans ce roman policier poétique, évoque la filiation et fait remonter à la surface les histoires de pêcheurs, véridiques ou réinventées, de Gaspé jusqu’au parc Forillon. » – Résumés : Les libraires (leslibraires.ca)
7. Leslie et coco de Marie Demers
« Face à face, le ventre sur la serviette, le dos offert au soleil, elles se sourient en silence. Yeux bleus dans yeux verts, visage basané devant face picotée translucide, bouche effilée versus lèvres charnues.
— On dirait qu’on est contraires.
— Mais en fait, on est pareilles.
— Complémentaires?
— T’es quétaine. Mais d’accord. Complémentaires.
Leslie et Coco sont amies. Séparées toute l’année, l’une à Montréal, l’autre à Gaspé, elles se retrouvent enfin pour quelques jours dans la métropole. Cet été-là, leur vie changera du tout au tout. » – Résumé : Éditions Hurtubise
8. Jeunesse : Un cadeau pour Sophie, Gilles Vigneault Illustrations Stéphane Jorish
Suggestion de Geneviève Côté, lectrice du Club de lecture des Escoumins.
« Ce conte débordant de sagesse nous présente Sophie, une petite fille qui aime beaucoup dessiner. Quelque temps après la mort de son vieil oncle Tom, Sophie perd un objet précieux. Ou bien quelqu’un a-t-il volé son tesson de verre qui brillait de mille feux, un cadeau offert par son ami Emilio ? Avec l’aide de ce dernier et de l’âme du Bonhomme Tom, Sophie mène son enquête auprès des chats et des corneilles qui vivent autour de la maison. Grâce aux chansons et illustrations empreintes de sensibilité qui accompagnent le récit, les petits découvrent qu’on peut trouver les trésors du cœur dans le cadeau le plus modeste. » – Résumé : La montagne secrète
9. Le fleuve et le ciel, Sylvie Drapeau
Le fleuve : « Pour les enfants de la meute, qui ont grandi sur la Côte-Nord, le fleuve est omniprésent ; il forme une toile de fond, un imaginaire, un décor dans lequel camper toutes les aventures, une inépuisable source d’émerveillement. Mais un jour cette force amie se transforme en monstre, emportant Roch, le grand frère adoré, l’avalant, le brisant, le noyant sous leurs yeux horrifiés. Un drame dont nul ne peut se remettre, surtout pas les parents. En attendant qu’on retrouve le corps, les petits seront dispersés. L’été qui s’annonce, bien qu’initiatique, sera un long chemin de croix. »
Le ciel : « L’enfant du Fleuve a aujourd’hui vingt ans. Elle habite désormais la grande ville, fréquente l’université, a un amoureux, voyage à Paris. Mais c’est dans la maison familiale, sur la Côte-Nord, qu’elle court se réfugier chaque fois qu’elle le peut. Avec son regard de jeune femme libre, du moins en apparence, elle y observe sa mère, qui s’est sacrifiée pour sa famille, faisant une croix sur ses rêves, elle qui aurait tant aimé être “savante”, visiter la France, peut-être même devenir peintre ; cette femme si différente, avec qui elle partage pourtant une blessure fondamentale… »
– Résumés : Leméac Éditeur
10. Les grandes marées, Jacques Poulin
« Seul sur une île au milieu du Saint-Laurent, un traducteur de bandes dessinées voit son havre de paix envahi par des individus loufoques et une jeune femme belle, mystérieuse et indépendante avec laquelle il se lie d’amitié. C’en est fini de sa solitude créatrice.
Classique de la littérature québécoise, ce livre dit avec force et dans une langue somptueuse que le paradis sur terre ne dure jamais longtemps. »
– Résumé : Renaud-Bray
Bonne lecture!
De quoi nourrir les soirs du mois de mars en attendant les beaux jours du printemps….!
Merci Andréanne!