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5 plantes comestibles à déguster au printemps

Le printemps nous émoustille les sens, le soleil est chaud sur la peau et les jours rallongent. Les sous-bois de forêt dénudés de neige sont couverts de feuilles mortes, de mousse, roches et racines entre lesquels poussent de petites plantes printanières avant que les feuilles des arbres leur bloquent le soleil.  Les amatrices et amateurs de grand air échangent leurs bottes de ski pour leurs bottes de randonnée. La nature s’éveille et nous offre l’opportunité de découvrir des saveurs variées dès nos premières sorties printanières.

Voici 5 espèces de plantes et arbres abondantes dans notre nature québécoise qu’on gagne à savourer. Assurez-vous de bien identifier les espèces avant de les consommer et informez-vous sur la manière de les apprêter. 

Le temps des sucres

1. L’Érable

Une tradition

C’est sans aucun doute une de nos plus vieilles traditions; aller à la cabane à sucre quand le printemps se pointe. L’air sent sucrée, on entend les gouttes de sève tomber une à une dans les chaudières, on asperge de sirop tout ce qui a dans notre assiette et on savoure la tire d’érable avec ceux et celles qu’on aime.

Les 3 espèces à identifier

Pour les alchimistes d’entre vous, il est possible de faire votre propre sirop d’érable avec les quelques érables dans votre cour. Prévoyez l’activité d’avance en identifiant les érables l’été grâce à leur feuillage. Trois espèces au Québec sont les plus productives pour faire du sirop: l’érable à sucre  (Acer saccharum), l’érable rouge (Acer rubrum) et l’érable argenté (Acer saccharinum). Ces espèces ne poussent qu’au nord-est de l’Amérique du nord, c’est pourquoi la production de sirop d’érable dans le monde ne provient que du Québec, de l’Ontario et du nord des États-Unis. Ce sirop est unique à ces régions et est exporté partout sur la planète. Quelle chance nous avons d’être entourées de forêts avec ces arbres à la sève sucrée!

Les saveurs au fil de la saison

Le sirop d’érable de début de saison a un goût léger aux accents de miel et de fleurs. Il parfume délicieusement les boissons et les pâtisseries. Le sirop de mi-saison a un bon goût d’érable, voir de caramel et se déguste à merveille sur les crêpes ou sur une mie de pain avec de la crème. Il est idéal pour la transformation en bonbon, en beurre ou en petit cornet de sucre d’érable. Les sirops de fin de saison ont davantage un goût prononcé et forestier et font des merveilles pour mijoter les viandes, cuire le poisson, agrémenter les sauces tomatées, faire des vinaigrettes et sucrer les fèves au lard.

Bouquet de tussilage, les premières fleurs du printemps

2. Tussilage pas-d’âne

La première au printemps

Une des premières fleurs qui attire le regard des curieux et curieuses de nature au printemps est le tussilage pas-d’âne (Tussilago farfara). Cette jolie fleur jaune se trouve sur les bord de chemins et sur les terrains vagues car elle apprécie les sols biens drainés, donc sablonneux ou en gravier. Vous pouvez les trouver vers la fin avril – début mai selon les régions du Québec. Les larges feuilles vont pousser plus tard au printemps, une fois les fleurs fanées.

Cueillette et cuisine

Cueillir les jeunes fleurs avec la tige lorsqu’elle est verte et dodue avec de petites écailles pourpres. Le tussilage est délicieux revenu dans la poêle avec du beurre, sel et poivre, (comme des asperges) en accompagnement d’un plat principal. Les jeunes tiges sont juteuses, légèrement sucrées et aromatiques. On peut aussi les ajouter dans des quiches. Les fleurs, aussi comestibles crues, décorent joliment les plats, les salades et les desserts.

*Consommer le tussilage en petite dose, car la plante contient des alcaloïdes qui peuvent s’avérer toxiques pour le foie, lorsque consommé en grande quantité. 

Les têtes-de-violon deviennent fougères

3. Têtes-de-violon

Où les trouver

Quelle joie d’apercevoir les premières têtes-de-violon au printemps (fin avril, début mai selon les régions) lors d’une excursion aux abords de rivières, de marais ou de sols forestiers humides. Les têtes-de-violon sont en fait de jeunes pousses de Matteuccie fougère-à-l’autruche (Matteuccia struthiopteris) encore enroulées sur elles-mêmes. Repérez les frondes (feuille de fougère) fertiles de l’année passée qui persistent pendant l’hiver pour trouver les jeunes têtes-de-violon en petit paquet au sol. Portez des bottes de pluie, car elles poussent sur les sols détrempés. Il faut les cueillir délicatement avec vos mains (évitez les couteaux qui pourraient abîmer les autres feuilles enroulées autour) lorsqu’elles sont encore dans leurs écailles brunes ou elles en émergent tout juste.

Cueillette responsable

Comme les têtes-de-violon sont des feuilles et que se sont avec les feuilles que les plantes synthétisent leur nourriture pour pousser, il est très important de ne cueillir que le tiers des 3 à 12 têtes-de-violon par plant/couronne pour s’assurer que la fougère survive. Cette espèce est très spécifique dans son habitat et sensible à la surexploitation, assurez-vous donc de cueillir de façon durable et ne prenez que ce que vous avez besoin pour votre repas réparti sur plusieurs individus dans la talle que vous trouvez.

Apprêter les têtes-de-violon

Une fois votre cueillette terminée, secouez vigoureusement votre récolte dans un grand sac ziploc pour faire tomber les écailles. Rincez ensuite les têtes-de-violon dans l’eau froide, puis faites-les blanchir dans deux eaux différentes pendant 2-3 minutes chaque fois pour se débarrasser des toxines métabolisées par la fougère afin de se protéger contre les herbivores. Ces toxines peuvent causer une intoxication qu’on peut éviter en faisant blanchir les têtes-de-violon deux fois. Plongez dans l’eau glacée pour arrêter la cuisson.

Une fois blanchies, faites revenir les têtes-de-violon dans du beurre avec sel et poivre comme légumes d’accompagnement. Leur goût est doux et frais. Elles sont aussi délicieuses dans des salades, des omelettes, frittata ou dans des pâtes.

*Faites votre première cueillette avec quelqu’un d’expérience pour vous assurer de bien identifier l’espèce comestible, car d’autres fougères non-comestibles peuvent être confondues avec la Matteuccie fougère-à-l’autruche.

Les érythrone d’Amérique s’ouvrent au soleil et se referment la nuit

4. Érythrone d’Amérique

La reconnaître

Dans les forêts laurentiennes, c’est une des premières à fleurir aussitôt que la neige a fondu, profitant ainsi de la lumière qui éclaire le sol forestier avant que les feuilles des arbres sortent de leur bourgeon et assombrissent les sous-bois. On reconnaît l’érythrone d’Amérique (Erythronium americanum) par ses feuilles vertes parsemées de brun-rouge. Sa fleur est jaune et son centre est strié de violet. La fleur s’ouvre le jour et suit le soleil, mais reste penchée vers le sol lorsque le ciel est nuageux.

La consommer

Toutes les parties de la plante sont comestibles, mais puisqu’il faut environ 10 ans pour que cette espèce produise des fleurs et des graines, il n’est pas recommandé de consommer son bulbe qui constitue sa réserve d’énergie. Aussi, pour assurer la survie de la plante, ne cueillir qu’une feuille ou fleur par individu.

La déguster

Les feuilles croquantes à léger goût d’ail sont délicieuses crues ou cuites, et accompagnent à merveille les mets de poissons et de fruits de mer. Les fleurs décorent joliment les salades et autres repas printaniers.

*Consommez l’érythrone d’Amérique en petite quantité pour essayer les premières fois, car de rares personnes sensibles ont ressenti un engourdissement de la langue après sa consommation.

Les feuilles du thuya sont très riche en vitamine C

5. Thuya occidental

Le cèdre : à récolter en forêt ou en ville

Le thuya occidental (Thuya occidentalis), communément appelé “cèdre” est un arbre conifère qui possède des feuilles modifiées en écailles. Il pousse naturellement dans les forêts au sol humide et argileux et abondamment dans les villes où il forme des haies denses en bordure des terrains. Les feuilles de thuya sont très riches en vitamine C et se consomment à l’année. La façon la plus simple d’en profiter est de faire infuser les feuilles quelques minutes dans de l’eau chaude en tisane (essayer avec du miel) pour un breuvage parfumé, sucré et réconfortant. Évitez toutefois de faire bouillir les feuilles, car cela libère la toxine thuyone qui rend le breuvage amer.

Infusions de toutes sortes

Les feuilles fraîchement récoltées peuvent aussi être infusées afin de parfumer une sauce de gibier, aromatiser de la crème fouettée ou crème glacée et être transformées en sirop ou en gelée pour accompagner les pâtés, les fromages, les carottes cuites et les viandes mijotées.

Malie Lessard-Therrien

À propos de Malie Lessard-Therrien

1 commentaire

  • Avatar Cédric dit :

    Wow super article, belle écriture concis et bien vulgarisé 🙂 C’est intéressant de voir comment il y a des choses à manger aussi proche de nous :)!

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