D’une nature très curieuse, j’ai toujours adoré découvrir de nouveaux endroits. Voyager. Éternelle rêveuse, j’aime avoir tout le temps du monde pour me perdre dans mes pensées. Fait que le train, ben c’est parfait. Penses-y, une fois que t’es dedans, t’as pas le choix d’attendre d’arriver où tu t’en vas. T’as des heures devant toi pour réfléchir et faire le point sur toute ta vie.
Cette année j’ai pris une bonne douzaine de fois le train avec Via Rail. La compagnie offre 12 500 kilomètres de réseau ferroviaire à travers tout le Canada. L’hiver passé j’ai fais le transcanadien, Vancouver – Toronto. C’est 4 466 kilomètres, quatre nuits et trois jours. Bon, mon train a eu 22 heures de retard accumulé pendant le trajet, donc cinq nuit et quatre jours sur une banquette. J’était au premier rang pour observer les magnifiques et impressionnantes Rocheuses de la Colombie Britannique, les interminables plaines blanches du Saskatchewan, les milliers de lacs de l’Ontario. J’ai vu des biches et des cerfs, des renards roux, et même un loup. On s’est arrêtés à quelques gares presque vides, on a croisé quelques villages isolés, quelques voitures au loin entrain de rouler. Et très peu d’êtres humains. Et pas souvent de réseau cellulaire. Et absolument pas de Wi-Fi.
Le trajet Montréal – Jonquière, que j’empruntais toutes les trois semaines pour me rendre au Lac Édouard, est tout aussi beau et (heureusement) juste quelques heures. Le train est rempli de personnes âgées qui vont te jaser de leur enfance au Lac Saint-Jean. Le contrôleur va t’offrir des biscuits orange-gingembre et peut-être même quelques chocolats. Le wagon étant bien souvent remplie qu’au tiers, t’auras toute la place possible pour t’allonger sur deux banquettes. Tu vas longer la Batiscan, les rivières, les petits lacs, tu te sentiras perdue dans les bois et nichées dans les feuilles.
Si t’aimes l’aventure tout en gardant ton confort, le train, c’est fait pour toi ! Alors, choisis une destination au hasard, prends ton billet et monte dans le wagon. T’as 12 500 kilomètres de possibilités. 12 500 kilomètres pour rêver. C’est 12 500 kilomètres de liberté.
Par Virginie