Portrait : Ariane Lajeunesse

Je vous présente le portrait de l’inspirante Ariane Lajeunesse, 22 ans. Originaire de la Mauricie, Ariane a récemment reçu son diplôme en tourisme. Elle planifie déménager dans la région de la Gaspésie pour exercer son métier et souhaite se spécialiser dans le tourisme d’aventure dès l’été 2021.

Ce qui la rend encore plus unique? Elle est née avec seulement sa jambe gauche et doit porter une prothèse pour fonctionner dans la vie de tous les jours.

Cela fait seulement 3 ans qu’elle s’est lancée dans la randonnée en montagne et, aujourd’hui, elle ne cesse de repousser ses limites. 

Voici la petite histoire qui lui a donné le déclic qu’il fallait pour se lancer.

« J’ai eu la possibilité de monter l’Acropole des Draveurs, dans Charlevoix, à l’occasion d’un voyage scolaire en cinquième secondaire. Cependant, à la dernière minute, j’ai annulé mon inscription en me disant que je ne serais pas capable de faire une randonnée aussi intense. J’étais énormément déçue de ne pas y être allée. C’est seulement deux ans plus tard, durant l’été 2017, que je me suis dit que j’allais, moi aussi, me rendre au sommet de cette montagne. Après quatre heures de randonnée, j’ai finalement atteint le sommet! L’expérience n’a pas été de tout repos, car je n’avais pas de bâton de marche et je me suis blessée. Ma jambe gauche (ma vraie) était vraiment souffrante. J’ai dû m’asseoir à quelques reprises et ralentir le rythme, mais c’était impossible que j’abandonne. En effet, je me disais que même si l’expédition me prenait 3 heures de plus, je le ferais.J’étais tellement fière. C’est après cette randonnée que j’ai eu la piqûre.»

Depuis, Ariane ne manque pas une occasion de se retrouver en montagne. Cet été, elle est complètement tombée sous le charme des longues randonnées!

Ta première expérience en longue randonnée ?

Cet été j’ai effectué une randonnée de 3 jours dans la réserve faunique de Matane. Pour ma première longue randonnée, j’ai tenté l’expérience seule. C’était l’fun, mais honnêtement, la motivation est plus difficile à trouver. Je n’ai croisé personne, mis à part des dindons sauvages. Malgré tout, c’était très agréable de se promener dans les montagnes de la Gaspésie avec seulement ma musique comme accompagnement. Les gens pourraient penser qu’après quelque temps, ça devient ennuyant, mais non, cela permet de se ressourcer. Je dois avouer que ma plus grande crainte était de croiser un ours. J’étais équipée advenant le cas, mais une petite peur restait toujours dans ma tête. Heureusement, je n’en ai pas croisé ! Comme il s’agissait de ma première randonnée seule, le sommeil était aussi plus difficile à trouver. Lors d’une première longue randonnée, les gens ont tendance à apporter trop de choses. C’est également l’erreur que j’ai faite lors de mon 17 km.

Raconte-nous une autre aventure qui t’a marquée.

J’ai marché 32 km en 2 jours dans le Sentier international des Appalaches à Causapscal. Cette fois, j’étais accompagné d’un ami qui m’a beaucoup motivé. Cette randonnée m’a fait voir différents paysages. Sur ces 32 km, j’ai eu la chance de marcher dans la forêt, dans un champ de blé, sur des routes de campagnes et dans un sentier longeant la belle rivière Causapscal. C’est la première fois que je faisais autant de kilomètres en si peu de temps. J’ai réussi! Malgré les petites blessures que ma prothèse m’a causées, j’ai adoré ma deuxième expérience de longue randonnée!

Ton top 3 des montagnes au Québec : 

1. Le Pic de l’aube en Gaspésie. La vue au sommet est spectaculaire et le sentier relativement facile.
2. L’Acropole des Draveurs. On ne peut pas passer à côté de ce classique. 
3. Le Mont du Lac-à-l’Empêche et du Four. Au sommet, on voit des montagnes à perte de vue ainsi que des falaises rocheuses avec en bonus, le fleuve à l’horizon. C’est un paysage unique qui vaut amplement le détour.

La recette pour réaliser de tels exploits? 

Les gens me disent souvent que je suis courageuse. De mon côté, je dis souvent que ce n’est pas du courage, mais bien de la détermination. La passion aide aussi beaucoup pour accomplir ce genre d’exploits. Le sentiment d’accomplissement, lorsque je termine une longue randonnée ou une montagne difficile, est un sentiment incroyable. Ressentir ce sentiment à nouveau est aussi une motivation pour continuer dans ce sport. 

Tes objectifs pour le futur ? 

Côté aventures, j’ai comme objectif de marcher une bonne partie du Sentier international des Appalaches dans la vallée de Matapédia pour faire un total de 200 KM. On verra en combien de jours je pourrai réaliser ce défi. Évidemment, il me faudra plus de temps que la plupart des gens, mais je vais le faire.

Côté personnel, je souhaite trouver du travail en tourisme d’aventure dans ma future région d’adoption, la Gaspésie.

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