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Portrait : Anne Champagne, athlète de course en sentier

Par 12 mai 2020 Portraits

Anne a grandi à Sainte-Julienne dans Lanaudière et déménagé à St-Charles-Borromée où elle y réside à ce jour.  Sportive depuis son jeune âge, elle aime depuis longtemps les défis et la compétition. Âgée de 26 ans, elle travaille maintenant comme thérapeute en réadaptation physique et massothérapeute dans une clinique à Joliette, métier qu’elle adore.

Aujourd’hui, elle pratique l’impressionnante discipline de course en sentier et participe à des compétitions à l’international.  Je me suis entretenue avec elle pour en connaître davantage sur son parcours unique inspirant.

D’abord, la course en sentier, c’est quoi? Parle-moi de cette discipline un peu plus concrètement.

La course en sentier, c’est tout simplement de courir, marcher, grimper, et ce, autant dans la forêt, dans les montagnes qu’à la campagne. La technicité des terrains est différente d’une fois à l’autre tout comme les dénivelés. Les distances varient énormément allant de quelques kilomètres pour les trails de plus courtes distances à des centaines pour les ultra trails. C’est un sport qui est très populaire aux États-Unis et en Europe, mais qui se popularise énormément au Québec.

Quand as-tu débuté la course? 

Jeune, j’ai pratiqué le soccer et différents sports par-ci par-là, mais c’est au  début secondaire que la course à pied est entrée dans ma vie plus sérieusement lorsque j’ai découvert le triathlon, sport que j’ai pratiqué durant 7 ans. J’ai toujours eu plus de plaisir au troisième sport du triathlon, et c’est pour pourquoi j’ai aussi commencé à explorer la course sur route, sur piste et le cross-country.

Arrivée à l’âge adulte, j’ai changé mon mode d’entraînement pour pratiquer le CrossFit, sport qui m’a permis de me développer musculairement. Ce changement m’a amené à combiner différents types d’entraînements et à essayer une première course à obstacles. De nature compétitive, j’ai été performante dès mes débuts. J’ai été dans l’univers des courses à obstacles pendant 3 ans. En 2018, j’ai tenté le 55 km du Bromont Ultra, et depuis je suis amoureuse de ce merveilleux sport. J’ai pratiqué plusieurs sports dans ma vie, mais je ne me suis jamais sentie autant moi-même que dans ce sport si unique.

Qu’est-ce qui t’a attirée dans ce sport?

C’est un sport qui permet de découvrir des endroits splendides avec ses pieds et de se découvrir soi-même. C’est assez spécial le sentiment de participer à des épreuves de longues durées et de se retrouver seule à parcourir la forêt. C’est autant l’aspect dépassement de soi physique, mental et émotionnel qui m’attire dans ce sport.

À quoi ressemble ton entraînement?

J’ai été pendant plusieurs années avec un entraîneur et un plan défini, mais depuis que je cours en sentiers, je suis autodidacte. Je planifie grossièrement mon année en période par rapport aux compétitions, mais c’est très global et je m’ajuste de semaine en semaine. Pour le moment, j’aime avoir cette liberté, cela me fait apprécier le sport encore plus.

Mon entraînement varie dans l’année, mais la majorité du temps je joins l’utile à l’agréable en courant pour me rendre au travail. Il m’arrive de bifurquer dans des sentiers de ma ville pour allonger le parcours. La fin de semaine, je suis dans les montagnes, assurément! Je fais aussi du renforcement musculaire pour compléter mon entraînement.

Au Québec, quels sont tes endroits de prédilection pour courir?

Je connais les sentiers de ma région, Lanaudière, comme le fond de ma main et je l’adore! Je suis souvent dans la forêt Régionale de la Forêt Ouareau, ou encore tous les sentiers suivant le sentier National, j’adore les sentiers plus éloignés, pas trop fréquentés.

J’adore aussi partir explorer le Québec dans les montagnes durant les week-ends, ayant aménagé mon auto pour pouvoir dormir à l’intérieur ou en camping. J’ai aussi des coups de cœur pour Sutton, les sentiers du P.E.N.S ou dans Charlevoix.

Parle-moi de tes exploits. Combien de courses fais-tu par année normalement?

Je n’aime pas trop parler de mes exploits hihi, mais voilà quelques-unes de mes performances en sentiers.

En 2018, j’ai remporté le 55 km du Bromont Ultra.

En 2019, j’ai eu une grande année en termes de performance arrivant première femme au;

  • 50 km du Trail La Clinique du Coureur ;
  • 110 km du Québec Mega Trail qui était hôte des championnats canadiens d’Ultra Trail ;
  • 57 km de l’Ultra Trail Académie
  • 112 km du Trail de Bourbon
  • Grand Raid de l’île de la Réunion, battant le record de course de 1h20.

Je cible habituellement 2 courses dans l’année où je veux être au top de ma forme pour performer au maximum de mes capacités. Normalement, je prends part à 5-6 événements par année.

Quel est ton prochain objectif?

Les distances, pour le moment, varient entre 50-115km mais cette année, j’augmente progressivement vers le 160 km et, qui sait, peut-être plus dans quelques années. J’adore les ultras, et j’aspire à explorer mes capacités sur ses épreuves.

Comment te prépares-tu avant une course comme celle de 112 KM à l’île de la Réunion?

Personnellement, mon alimentation ne change pas avant une course. J’augmente légèrement mes sources de glucides, mais rien de très différent. Je m’hydrate légèrement plus aussi. Je mange mes repas spécifiques pré-course, tout dépendant si le départ est le soir, la nuit ou le matin. Post-course, dès que l’appétit arrive, c’est pour moi le meilleur moment pour refaire le plein d’énergie et d’optimiser la récupération.

La période pré-course est appelée phase de « taper », où on réduit le volume pour être prêt lors du jour J.  C’est propre à chaque personne, mais personnellement je réduis mes distances une semaine avant la course, en gardant quelques sorties avec intensité. Je me repose les jours avant pour préparer le matériel et entrer dans ma bulle.

Côté psychologique, je pratique la méditation chaque jour, sous différentes formes, allant du yoga, à la respiration. Avant un événement, je regarde le parcours, j’analyse, je regarde des vidéos si je n’ai jamais parcouru les sentiers. Si possible, je vais faire de la reconnaissance de parcours pour avoir une idée réelle de ce qui m’attend.

Quelle a été ta course préférée?

À présent, j’ai un coup de foudre pour la Réunion. Parcours technique avec un dénivelé important. Des paysages impressionnants. Un endroit mythique. Par contre, j’ai des années folles qui sont devant moi et j’ai hâte de découvrir de nouveaux endroits et de participer à différents événements à travers le monde.

Où trouves-tu ta motivation au quotidien? Est-ce qu’il y a des personnes qui t’inspirent? As-tu eu un « déclic » ou cette force a toujours fait partie de ta nature?

J’ai toujours été compétitive : à l’école, dans le sport et dans la vie. Dans la course en sentier, je me retrouve tellement. Je suis dans une bulle, dans un bien-être, je me sens vivante. Je crois que quand tu aimes profondément ce que tu fais, et que tu le fais pour les bonnes raisons, et bien tu n’as pas besoin de motivation externe. Elle part de ton cœur. Il y a tout de même des moments difficiles durant un ultra, mais quand cela arrive, je me dis que j’ai la chance de faire le sport que j’aime, je regarde autour de moi, et je continue à avancer et les pensées positives reviennent. Une femme dans le milieu du trail m’inspire, et c’est Courtney Dauwalter. Sa façon de voir la course m’inspire énormément. C’est une femme performante, humble, authentique, souriante.

As-tu déjà vécu des déceptions, échecs?

Mais bien sûr! Comme tout le monde, nous sommes des êtres humains et c’est impossible de seulement vivre des moments positifs. La vie est un long chemin, il y a des hauts et des bas et c’est dans les moments plus bas qu’on devient plus fort physiquement, mentalement. En 2019, ma course objectif de l’année était l’Ultra Trail Harricana dans Charlevoix. Suite à quelques chutes durant la nuit, un de mes genoux était en piteux état et j’ai décidé d’arrêter après seulement 30 km car je n’étais plus en mesure de courir, il y avait trop de douleur et d’enflure.

J’ai pris la bonne décision, mais j’étais tellement déçue, le fait d’avoir pris trop de risques durant la course m’a amené à abandonner. J’ai appris de mes erreurs. Je me suis rétablie après quelques traitements de physiothérapie, et je suis revenue forte 6 semaines après au Trail de Bourbon. On apprend quotidiennement et on grandit.

Une citation qui t’inspire?

Il y en a tellement. J’adore les citations. Mais je dirais que la citation que j’ai de tatouée sur les côtes me fait réfléchir chaque fois que je la lis. On peut l’interpréter comme on veut. C’est: « Dwell on the beauty of life. Watch the stars, and see yourself running with them. »

Le mot de la fin… 

Fais ce que tu aimes. Peu importe ce que c’est, le sport, l’art… Quelque chose qui te passionne, qui te met le sourire au visage, qui te permet de t’exprimer librement, qui te fait sentir vivant.


Un énorme merci à Anne pour son généreux témoignage

Majorie Lacombe

À propos de Majorie Lacombe

Elle est une combinaison de spontanéité et de maladresse, auxquels on ajoute une touche bohème et beaucoup de couleurs. C’est le genre de personne aux idées les plus farfelues et aux outfits les plus colorés. Le camping, la pêche, les escapades en forêt, quelle que soit l’aventure, elle est toujours partante. Ses moments favoris sont ceux où elle est en bonne compagnie autour d’un feu de camp ou quand elle part explorer de nouvelles contrées!

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