J’ai toujours adoré la forêt. J’ai des souvenirs de moi, très jeune, au chalet, en train de jouer des heures dans le bois avec mes cousins. Pas plus tard qu’aujourd’hui, je suis allée prendre une marche dans la «forêt de ville» en arrière de chez moi, avec mon fidèle Charlot. Ça m’apaise énormément.
Depuis un certain temps, j’ai commencé à m’intéresser aux comestibles forestiers. Ce fût vraiment un plaisir pour moi de rédiger cet article et d’avoir la chance d’échanger avec des personnes pour qui ce domaine qui m’intrigue tant est leur métier! Par ailleurs, si ça vous intéresse autant que moi, je vous recommande fortement de vous procurer le guide «Forêt – Identifier Cueillir Cuisiner», rédigé par les propriétaires de l’entreprise Gourmet Sauvage.
Les champignons
L’Empreinte Jardin-forêt est une entreprise très soucieuse de l’environnement qui se spécialise dans la culture de champignons sous couvert forestier. Elle est également reconnue pour le mycotourisme. C’est quoi ça? L’expérience d’une randonnée en forêt avec un guide certifié qui vous fera découvrir les champignons forestiers, en passant par une cueillette sécuritaire puis par la dégustation des produits récoltés.
C’est de l’agrotourisme en harmonie totale avec la nature. Vous pouvez tout de même vous procurer des champignons sauvages de la Mauricie, sans les cueillir vous-mêmes: l’Empreinte Jardin-forêt vend également ses récoltes dans des kiosques ou des marchés publics. Certains restaurants apprécient également s’y approvisionner pour leur menu de saison, tout comme le fait la Microbrasserie le Presbytère.
J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Lorraine Hallé, pour la rédaction de cet article. Cette dame m’a paru tellement passionnée par son métier! Ce fût un échange fort intéressant. Lorsque je lui ai demandé comment elle avait décidé de créer son entreprise de cueillette de champignons et de se lancer comme guide mycologue, elle m’a mentionné que ça partait d’abord d’un instinct de survie, inscrit dans son ADN de par ses ancêtres autochtones.
Ce qui l’attire dans son travail, c’est d’abord l’idée d’être en symbiose avec l’écosystème. Pour elle, c’est la forêt et toutes les ressources qui s’y trouvent qui l’ont fait vibrer, tandis que pour les agriculteurs, ce sont les jardins par exemple. Selon elle, ce qu’il faut pour choisir ce métier, c’est bien sûr de l’intérêt pour la ressource, mais aussi de la passion, une bonne forme physique, ainsi qu’une grande capacité d’adaptation, puisque travailler avec la nature vient avec son lot de défis.
Le plus important cependant, c’est d’avoir beaucoup de connaissances. Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on devient mycologue ou même cueilleur amateur. D’ailleurs, aux Champignons du Lac-Edouard, il vous est possible de suivre une formation théorique de 2 heures en compagnie de Lorraine, sage vulgarisatrice et guide certifiée, suivie d’une excursion de 2 heures en forêt où vous pourrez appliquer les connaissances apprises. Une belle première étape avant de s’improviser cueilleur de champignons.
Pour débuter votre initiation, vous pouvez consulter le site Web de La Filière mycologique de la Mauricie. On vous renseigne bien sûr au sujet de la mycologie et de la sylviculture, mais on vous donne également plein de renseignements sur l’identification et la cueillette des champignons, la vente de ceux-ci, l’usage des récoltes dans la gastronomie, etc.
Les autres comestibles forestiers
Prendre Racine met en valeur les végétaux comestibles du terroir québécois en s’inspirant de la permaculture. Selon Alexandre Guérin, le fondateur et propriétaire, l’avantage d’intégrer ces végétaux à notre alimentation est qu’il s’agit d’aliments santés et faciles d’accès, puisqu’ils sont locaux. Ce qu’il préfère dans son métier, c’est le développement de nouveaux produits.
En effet, comme la plupart des végétaux québécois sont encore méconnus, cela lui ouvre la porte de la créativité, lui permettant de faire découvrir ces produits sous un tout nouvel angle. Par exemple, saviez-vous qu’il était possible de teindre naturellement le bois grâce à du brou de noyer noir? Et bien maintenant, grâce à Alex, vous le savez!
Contrairement aux champignons, il peut être plus facile de se lancer dans la cueillette des autres comestibles forestiers. Prenez le sapin, par exemple : on le connaît tous. Et bien sachez qu’un peu de sapin baumier séché dans une tisane, c’est délicieux! Je lui ai demandé s’il avait des accords en cuisine à nous suggérer, puis il m’a dit que du poivre d’aulne crispé et de la monarde sont délicieux sur des œufs le matin. L’essayerez-vous dans le cadre du Défi 100% local? Rendez-vous sur la boutique en ligne de Prendre Racine!
Dans un même ordre d’idées, cette entreprise se spécialise dans la cueillette et la vente de produits forestiers non ligneux. Vous pourrez faire de belles découvertes sur leur boutique en ligne, comme la poudre de comptonie voyageuse. «Cette épice ayant des arômes balsamiques est sucrée et [possède une saveur] de cardamome et de thym. Elle est particulièrement appréciée avec le porc.» De quoi épater vos invités lors de votre prochain souper distancié!
Je conclurai en vous parlant d’une dernière entreprise que j’ai découverte en faisant mes recherches pour cet article : Pignon sur bois. J’ai vu qu’ils offraient un service de pique-nique gourmand au fond des bois. Non, mais wow! Quelle belle idée pour initier quelqu’un aux comestibles forestiers et autres produits locaux de la Mauricie. En plus, leurs activités se déroulent sur le site du Baluchon Éco-Villégiature à St-Paulin, un petit bijou touristique de la région. L’activité est disponible sur réservation jusqu’en octobre. C’est donc parfait pour le Défi qui se déroule en septembre!
Voilà, j’espère vous avoir fait découvrir de belles entreprises locales et avoir piqué votre curiosité quant à toutes les richesses comestibles que l’on peut trouver dans une forêt près de chez nous!