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Un peu plus haut, un peu plus loin : expédition en traîneau à chiens au nord du 54e parallèle

Ça y est! Nous quittons Fermont le 23 février pour emprunter la route 500, afin de nous rendre à North West River au Labrador, 7 heures de route avant d’arriver à destination. J’espérais avoir un chien avec moi à l’arrière et à ma grande surprise, mon souhait s’est réalisé. Cannelle une chienne de treize ans fera partie de l’aventure, mais sera confortablement installée dans le traîneau.

La noirceur est tombée et nous sommes arrivés à destination. C’est maintenant l’heure de sortir les chiens, les nourrir, mettre tout le matériel hors de la roulotte (”sleigh”, motoneige, traîneaux et autres équipements) afin de pouvoir y dormir, parce que oui, le camion traîne une roulotte pour mettre tous les bagages nécessaires et être autonome. Après une bonne nuit de sommeil, le jour J est arrivé, nous sommes prêts à partir à l’aventure après quelques heures de préparation. Une motoneige à l’avant, un attelage de 10 chiens et un autre de 14 chiens sont prêts à s’élancer sur une piste balisée et surfacée par les communautés!

Après un premier 30 kilomètres, le crépuscule approche, il est temps d’installer le campement. Dans un premier temps, nous attachons les chiens à une chaîne que nous avons pris soin d’installer autour des arbres. Ensuite, il faut enlever les harnais, les bottines, préparer le feu pour faire bouillir de l’eau pour la soupe des chiens, monter le campement, couper des arbres pour avoir du bois et finalement nourrir ces bêtes.

Une fois le travail terminé, je prends quelques minutes pour avoir des nouvelles de mon petit garçon avec le InReach, un système de communication très efficace. Un petit texto et je suis une maman bien heureuse de savoir que tout va bien. L’heure moyenne du coucher est de 18h30 et un lever autour de quatre ou cinq heures le matin. La première nuit est plutôt froide et les chiens font la sérénade toutes les heures, eux aussi doivent s’habituer. Mais j’aime ce hurlement qui rappelle celui des loups. Il suffit qu’un chien commence et tous en cœur ils se mettent à hurler.

Deuxième journée, j’apprends enfin à vivre le moment présent et à profiter. Chacun notre tour nous alternons avec la motoneige. Avoir 14 chiens qui tirent demande de vivre le moment présent et de demeurer concentrer sur ce qui se passe à l’avant. Ça demande aussi beaucoup de force pour retenir le traîneau et mettre les ancres, parce que croyez-moi quand ils sont prêts à partir, ils sont prêts! Et vous savez quoi? Ce sont comme des enfants, ils aiment bien nous tester, d’ailleurs j’ai eu droit à un premier test dans une côte assez abrupte. Les chiens se sont arrêtés et m’ont regardée. J’ai compris que je devais leur montrer à quel point j’étais déterminée à monter cette côte. Je me mets à les encourager et je vais même devant eux pour tirer. Ils finissent par m’écouter et on reprend le rythme.

Nous parcourons en moyenne 40 ou 50 kilomètres par jour. J’ai toujours hâte de poursuivre le chemin pour découvrir de nouveaux paysages. Tantôt une forêt avec de grands conifères, tantôt une forêt brûlée, des montagnes et parfois une végétation quasi inexistante nous rappelant la toundra arctique. Mon coup de cœur est le lac Melville, long de cent quarante kilomètres, il est entouré de collines rocheuses et de montagnes, c’est un endroit magnifique! Nous rencontrons en moyenne quatre motoneigistes par jour sur la Trans Labrador Trail qui se rend dans chaque village de la côte nord du Labrador jusqu’à Nain. Qu’ils soient Innus, Métis, Inuits ou Blancs, ceux-ci viennent faire des provisions à Goose Bay et retournent à Nain, Makkovik, Postville ou bien Rigolet.

Ce que je retiens de cette aventure c’est la découverte d’un territoire immense avec une facilité d’accès aux communautés qui est incroyable en hiver. Je ne peux passer sous silence les liens créés avec les chiens, la courtoisie des motoneigistes et leur intérêt pour notre expédition et les histoires de Michel et Carole sa conjointe. Michel est un guide, un trappeur et un homme qui a vécu une panoplie d’aventures un peu partout dans le nord du Québec. Certes, le temps a manqué pour se rendre à Makkovik, mais nul doute que c’est partie remise. Sortir de ma zone de confort et abandonner le cellulaire pour une semaine est une merveilleuse façon de se retrouver et de profiter de ce que la nature a à nous offrir.

    

 


Par Myriam D-M

 

reviseure

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Myriam Desjardins-Malenfant

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