Crédit photo couverture : @elliiegau
Voyager sur deux roues est une manière de découvrir le territoire lentement, d’être dehors longtemps, tout en réduisant l’empreinte écologique de nos déplacements. C’est aussi surtout un défi physique, voire mental, porté par un grand sentiment de liberté et d’autonomie. Pour ce périple, mon amie et moi avions pour objectif de nous rendre aux Îles de la Madeleine à vélo. Pour maximiser notre temps dans ce petit paradis du Québec, nous avons décidé de démarrer les coups de pédales à Moncton et de pédaler jusqu’à Souris, à l’Île-du-Prince-Édouard, là où l’on prend le traversier. Trois jours de vélo et neuf jours aux îles nous semblaient un bon équilibre entre le défi et le repos. On vous présente ici notre itinéraire et nos astuces d’apprenties touristes à vélo.
Jour 1 : la route à partir de Québec
C’est le départ de Québec pour Moncton, en voiture. Quelques petits arrêts marquent notre chemin pour des achats de matériel de dernière minute et pour un pique-nique à la marina de Témiscouata-sur-le-Lac. On enfile les kilomètres et les heures de route et on a la chance d’être accueillies chez des amis à Moncton, où nous laisserons la voiture pour les 14 prochains jours.
Jour 2 : le grand départ à vélo
Grand jour qui marque le début de ce périple à vélo. On décolle après avoir rempli, posé, ajusté nos sacoches sur nos vélos (et fait le tri pour être le plus minimalistes possible). C’est là que l’on constate la différence entre le mode « cyclotourisme » et le mode « bikepacking » de nos deux vélos respectifs. Le vélo de cyclotourisme de mon amie comporte deux racks avants et arrières pour les sacoches, ce qui permet de loger beaucoup de matériel. Mon vélo de « bikepacking » plus minimaliste, avec un sac sous la selle, un au guidon et deux supports sur la fourche pour y accrocher des sacs de compression était léger, parfait pour la route, mais loge un peu moins de matériel. On a rapidement su qui allait traîner la tente et la bouffe!

On part vers Shediac guidé par notre itinéraire tracé sur Garmin Connect. Je découvre, ce jour-là, comment afficher les directions d’itinéraire sur une montre Garmin – il n’est jamais trop tard! Après Shediac, on roule jusqu’au pont de la Confédération. Important de savoir qu’on ne peut pas le traverser à vélo. On retrouve le stationnement et une cabane à environ 5 km du pont, où un téléphone se trouve pour appeler une navette qui peut transporter trois cyclistes et leurs vélos. Heureusement qu’un voyageur à vélo (sur la fin de sa traversée du Canada) venait tout juste de l’appeler, nous avons attendu seulement cinq minutes. Selon un habitant du coin, ça peut prendre jusqu’à deux heures d’attente… C’est dans la navette que notre nouvel ami (Mitch) nous dit qu’il prévoit dormir dans un camping pittoresque sur le bord de la plage, le Cumberland Cove, à 12 km du pont. Avec 103 km derrière la cravate et la fatigue du poids inhabituel à traîner, on y a pensé deux fois… Arrivées au camping, on a constaté que ce sont finalement 12 kilomètres de persévérance qui en ont valu la peine!
Jour 3 : Cumberland Cove à la plage de Blooming point (85km)
On se réveille sous une douce averse de pluie. Une chance qu’on s’est gâtées avec un camping pour se permettre une douche chaude et un toit pour déjeuner. On quitte Cumberland Cove vers Charlottetown, ne sachant pas où la motivation nous mènera ce jour-là. Pour l’instant, notre objectif était le café Leonhard’s de Charlottetown. Les passages nuageux et les averses dispersées embrument nos idées; il est difficile de rester motivées. Après un bon dîner à Charlottetown, on prend la Sentier de la Confédération et on met le cap sur le beau site de camping qu’on a trouvé sur l’application ioverlander, sur la plage de Blooming point, environ 35 km plus loin. Le Sentier de la Confédération est un ancien chemin de fer, aménagé en piste cyclable. La paix sans voiture, dans les bois! Encore une fois, arrivées sur la plage, on a eu la preuve que l’effort supplémentaire nous récompensait. Ici, on se sent en vacances! On cuisine et on soupe sur la plage parmi les gens qui font des feux et se baignent. Malgré tout, cette journée qu’on croyait « petite » nous a fait pédaler 85 km!
Jour 4 : Direction Souris
Notre itinéraire se poursuit sur le Sentier de la Confédération. C’est notre dernier jour de vélo, vers Souris, où nous prendrons le traversier le lendemain. L’arrêt à St. Peter’s Bay nous motive et on reste agréablement marquées de notre visite chez Julio’s Oyster Express. Nous avons eu droit à un spectacle et une explication sophistiquée des huîtres de la région, qu’on savoure avec les généreux conseils et anecdotes de Julio, qui les ouvre sous nos yeux. Après encore 90 km à pédaler, nous arrivons à Souris, bien fatiguées. Nous considérons les différentes options de dodos sur ioverlander. Nous constatons que le plus bel endroit pour passer notre dernière nuit de camping sauvage se trouve sur la plage de Little Harbour, à environ 7 km de la ville. Sans regret, on passe la nuit sur la plage, près d’un cap, pour se réfugier à l’abri du vent.

Jour 5 : dernier arrêt – les îles!
On se réveille avec un petit yoga (allô les muscles endoloris) et une baignade dans l’océan, et on constate qu’il n’y a rien de plus précieux que ce genre de voyage pour nous faire apprécier encore plus les destinations (et la nourriture). On rebrousse nos 7 km vers Souris pour aller savourer un moment au Evergreen café. C’est ce qui conclut l’aventure à vélo de Moncton à Souris et le début de nos vacances aux Îles de la Madeleine!

Pour plus de détails sur les itinéraires, n’hésitez pas à contacter @laubasterix sur Instagram! 🙂
Laurence Bastien, en collaboration avec Ellie Gauthier