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Si tu viens d’une région éloignée comme l’Abitibi, tu connais sûrement l’expression veuve de chasse. Si tu ne sais pas ce que ça veut dire, c’est probablement parce que tu n’as pas un chum qui va passer une à deux semaines à la chasse pendant l’automne. Bref, être veuve de run c’est un peu le même principe, sauf que ton chum ne part pas à la chasse, il s’en va travailler à l’extérieur de la région.

Si je te parle de ça, c’est que je suis moi-même une veuve de run pendant 14 jours. Mon chum travaille au Nunavik. Je fais une parenthèse (qui s’adresse surtout à ma mère), le Nunavik et le Nunavut, ce n’est pas le même endroit. Le Nunavik fait partie du Québec, tandis que le Nunavut est au Canada. Ma petite leçon de géographie est terminée. Donc, je disais que mon chum part 14 jours et, lorsqu’il revient à la maison, il est 14 jours en congé. Je t’entends déjà me dire (parce que je l’ai entendu trop souvent) : ah ouin, ça ne te dérange pas? Tu ne trouves pas le temps long? C’est plate ta vie! (Oui, oui je l’ai déjà entendu celle-là). Pour répondre à toutes ces questions: non, ça ne me dérange pas, oui, parfois je trouve le temps long et, non ma vie n’est pas plate!

Quand mon chum n’est pas à la maison, mon quotidien ne change pas tant que ça et c’est là où je veux en venir. Je vais aller faire des randonnées seule en forêt et je vais aller faire du camping seule. En hiver, je vais aller faire de la motoneige toute seule et, en été, je vais partir en kayak seule. Mon chum a beau être absent pendant 14 jours, ça ne veut pas dire que la terre arrête de tourner. Ça ne veut pas dire que je vais m’asseoir pendant 14 jours et attendre son retour. Je fais tout ça parce que j’aime ça, parce que ça me fait changer d’air et parce que je me sens bien quand je le fais.

Voici quelques petits trucs que j’utilise ou que je fais lorsque je pars toute seule!

  • Pour les randonnées en forêt, je m’arrange pour aller à un endroit que je connais déjà. Quand je suis seule, ce n’est pas le bon moment pour aller me perdre dans la forêt amazonienne.
  • Que ce soit en kayak, en motoneige ou en camping, je vérifie toujours ou je vais sur une carte (ex.: Google Maps) avant de partir.
  • Outre de l’eau et des collations, j’ai toujours l’essentiel dans mon sac à dos : un briquet avec des allume-feu, un couteau suisse et un petit gadget qui s’appelle Spot qui va envoyer un signal avec mes coordonnées GPS s’il m’arrive quelque chose.
  • Le plus important, peu importe l’activité que je fais seule; j’avertis un membre de ma famille. Je lui dis où je vais, je lui dis le moment que je pars, mais aussi le moment que je suis censée être arrivée à la maison. Quand je le sais d’avance, je lui dis aussi s’il y a du signal cellulaire à l’endroit où je me rends.

Ça surprend toujours les gens quand je dis que je vais faire du camping seule. Ça surprend toujours les gens quand je vais seule en motoneige ou quand je vais seule en kayak. C’est certain que je ne pars pas sans préparation, ni sans prévenir, mais oui je pars seule et je suis fière de le faire. Je suis fière de ne pas dépendre de quelqu’un pour toujours aller faire des activités. Quand mon chum part, c’est certain que ce n’est pas toujours la joie de vivre, surtout quand la motoneige brise (la mécanique ce n’est pas mon dada), mais je vis très bien avec le fait d’être 14 jours seule.

Je finis sur un ton plus féministe en disant que j’ai hâte au jour où les gens ne seront plus surpris de voir une femme conduire une motoneige ou de voir une femme aller camper seule. Ce que les hommes sont capables de faire, nous sommes également capables de le faire!

À toi la veuve de run qui se sent comme moi, bienvenue dans le club!

Audrey Pelchat

À propos de Audrey Pelchat

Native du Témiscamingue, elle n’est pas du tout une fille de ville! Un champ rempli de Bambi et de lièvre est plus sa tasse de thé qu’un 3 et demi dans un bloc de 15 étages. En réalité son plus grand rêve serait d’habiter Poudlard et d’y enseigner la botanique, mais pour l’instant elle se contente de son nouveau chez soi en Abitibi-Ouest. Amoureuse à la folie de la série Harry Potter (mais ça vous l’aviez déjà compris) elle mélange souvent le rêve et la réalité. Indécise, rêveuse, passionnée dans ce qu’elle entreprend et généreuse de son temps, elle est amoureuse de la vie autant qu’elle peut avoir les « blues » d’un dimanche pluvieux. Pour s’occuper, elle ne perd pas une seconde à entreprendre un casse-tête, un dessin ou un texte, mais surtout un casse-tête. L’objectif en étant sur Filles du Nord? Vous faire tomber en amour avec le Témiscamingue. Parce que le Témiscamingue c’est magique, c’est simple, c’est beau, c’est chaleureux… C’EST LA VIE. Ce sentiment quand on met les pieds quelque part et qu’on s’y sent tellement bien, et bien c’est son sentiment chaque fois qu’elle y retourne. Tu peux sortir une fille du Témis, mais tu ne peux pas sortir le Témis d’une fille!

1 commentaire

  • Très beau périple pour une fille seule ,moi je sais pas si j’y arriverais mais je te trouve très débrouillarde et pleine de ressources.Je te souhaite une belle continuité dans tous tes projets Bravo

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