Sur la Côte-Nord, dès le retrait des glaces, un regard attentif permettra de voir à l’embouchure de certaines rivières ou dans des baies ouvertes sur le fleuve des personnes creusant la vase, seaux en main, à la recherche de myes. Plus communément appelée « clam » dans la région, la mye est un mollusque qui vit enfoui dans le sédiment.
Elle possède un siphon qu’elle utilise à la fois pour respirer et se nourrir des petites particules en suspension. Malgré sa taille modeste (entre 3 et 5 cm), une clam peut filtrer jusqu’à 54 litres d’eau par jour. De plus, tout comme d’autres mollusques, elle peut produire des perles !
La clam serait cueillie artisanalement depuis des siècles pour servir d’appât à la pêche aux poissons de fond ou pour être consommée. De plus en plus populaire, elle se mange fraîche ou en conserve dans la préparation de myes frites ou de chaudrées, par exemple. Pour la consommer, il est important de la laisser se dégorger au moins 24 heures dans une eau salée qu’on changera à quelques reprises sinon chaque bouchée sera bien croquante de sable sous la dent !
Aller à la cueillette des clams est une activité très agréable à faire entre amis et pour les enfants. À la marée basse, on fait une petite randonnée dans la vase (la botte de caoutchouc est essentielle!), jusqu’à un « banc de clams ». Sur place, il suffit de repérer un petit trou caractéristique laissé par le siphon du mollusque en surface. Une fois détecté, on y plante sa pelle bien creux et on soulève une grosse motte de vase dans laquelle on retrouvera la clam. Si l’on manque notre coup, le mollusque s’enfoncera très rapidement dans la vase et on aura perdu la partie.
À mon avis, allez aux clams est une belle occasion pour se retrouver au bord du fleuve et jouer dans la « bouette ». En plus, le paysage y est superbe et la sortie permet de retrouver, après l’hiver, le sable, les coquillages et l’odeur du fleuve. Un plaisir chaque fois renouvelé !
Par Marie-Ève