Pour plusieurs Nord-Côtiers, le mois de mai rime avec pêche aux capelans. Dans une région où l’hiver s’allonge jusqu’en avril et où l’été ne débute réellement qu’en juin, la pêche aux capelans vient animer cet entre-saison (que les gens du sud appellent le printemps) de bien belle façon.
Minute info
Le capelan est un poisson mesurant une quinzaine de centimètres, de couleur argentée qui ressemble beaucoup à l’éperlan. Au printemps, il vient pondre ses œufs à la lisière des plages. Après la reproduction, près de 100% des mâles meurent d’épuisement ou échoués. C’est ce qu’on peut appeler tout donner pour ses enfants…! En plus d’être délicieux roulé dans la farine puis poêlé pour devenir bien croustillant, le capelan est pêché commercialement pour ses œufs. Le masago, ça vous dit quelque chose? Eh oui, les petits œufs orange qui éclatent sous la dent dans vos sushis sont des œufs de capelans. Fait étonnant, le capelan était aussi largement utilisé autrefois pour engraisser les jardins. Dans une région comme la Côte-Nord où les sols sont pauvres, tous les engrais sont bons!
« Ça roule! »
L’expression le capelan « qui roule » vient du fait qu’au moment de la reproduction, le capelan se tient en bordure des plages en banc bien serré et profite de la vague pour « rouler » sur le sable afin d’y enfouir ses œufs. Voilà d’où vient l’expression, et où la pêche commence! Pour pêcher le capelan, il faut premièrement se doter d’une épuisette à petites mailles (sinon, les poissons filent entre les trous!) et de grandes bottes de caoutchouc. Ensuite, il faut compter sur la chance, car le capelan ne roule pas tout le temps, loin de là! Les pêcheurs doivent arpenter les plages (qui sont très très longues par chez nous), à pied ou en VTT, pour trouver le petit poisson tant convoité. Ah! j’oubliais : le capelan attend presque toujours la nuit pour rouler… eh oui!
Capelans, guimauves et feu de camp!
Ce qui est vraiment le fun avec la pêche aux capelans, c’est son côté festif. Dès le début de la soirée, les pêcheurs arrivent en groupe et installent leur camp de base : feu de camp (toujours très gros!), chaises, glacière bien garnie et guimauves pour les enfants. Débute alors l’attente jusqu’à ce que le capelan décide de se pointer le bout du nez. À ce moment, l’information se répand comme une traînée de poudre entre les groupes. En quelques minutes, tous les pêcheurs sont à l’œuvre et les chaudières se remplissent, parfois à très grande vitesse. La fin de la récolte sonne avec elle la fin de la soirée, bien souvent aux petites heures de la nuit. Voilà pourquoi on aime tant la pêche aux capelans par chez nous. Envie d’essayer ?