Avec l’arrivée des premières belles journées printanières, l’envie de parcourir les sentiers forestiers nous reprend rapidement. Les trous de boue à contourner sont largement compensés par l’émerveillement que la renaissance de la nature nous procure.
Les randonnées en forêt peuvent également être sources d’apprentissage et exercices de mémorisation. Je vous propose une petite tournée des différentes plantes printanières que l’on retrouve dans les forêts mixtes du Québec. À vous de les reconnaître lors de votre prochaine randonnée.
Note importante…
L’identification formelle d’une plante vous revient en totalité. L’auteure et Les Filles du Nord se dégagent de tous risques inhérents à la consommation de produits forestiers. L’évaluation de la comestibilité ne doit pas être prise à la légère. L’intoxication peut entraîner de graves conséquences sur la santé et même la mort. Il faut se vérifier et contre-vérifier auprès de références crédibles spécialisées dans le domaine.
En cas d’ingestion d’une plante ou d’un champignon toxique, communiquez immédiatement avec le Centre antipoison du Québec.
Les trilles
Au Québec, il y a trois espèces de trilles plus communes: le rouge, l’ondulé et le blanc. Les trilles prennent entre 7 et 10 ans à être matures et produire une fleur. Les plants tolèrent très mal le changement, la coupe ou le piétinement. Il vaut mieux les admirer sur place.
TRILLE ROUGE | TRILLE ONDULÉ | TRILLE BLANCHE |
Le trille rouge est le plus commun au Québec, surtout dans les érablières. Malgré sa beauté, sa fleur est plutôt nauséabonde. | Le trille ondulé se retrouve principalement dans les érablières. Les feuilles sont plus foncées et plus petites que le trille rouge. | Le trille blanc a le statut d’espèce vulnérable au Québec. La cueillette est interdite. On le retrouve dans les érablières du sud du Québec. Crédit photo : Fleurs sauvages du Québec |
L’érythrone
L’érythrone est dans la première plante à fleurir dans les sous-bois. Elles poussent souvent en colonie dans les érablières. Aussi appelés « ail doux », la fleur, les feuilles et le bulbe sont comestibles, mais plutôt fades à mon avis. La plante prend de 8 à 10 ans à venir à maturité. Chez les jeunes plants, on l’identifie facilement avec sa feuille unique tachetée.
Les têtes de violon
Les têtes de violon sont très en demande depuis les dernières années. Bien que l’espèce soit abondante au Québec, la cueillette intensive nuit à sa survie. Il est conseillé de ne pas cueillir plus de 2 ou 3 crosses par plant. Si vous remarquez qu’il en manque déjà sur un plant, choisissez un autre plant. Les têtes de violon se distinguent des autres fougères avec les écailles qui recouvrent la fronde. Elles poussent également en rond. On peut cueillir les crosses lorsqu’elles sortent de terre entre 1 et 4 po du sol. Les crosses doivent être bien serrées et non déroulées. Les frondes fertiles de l’an dernier sont souvent encore visibles.
Attention! Il faut absolument retirer toutes les écailles et faire bouillir 15 minutes, ou 12 minutes à la vapeur, les crosses avant la consommation. Des cas d’intoxication ont lieu chaque année. Elle peut également être confondue avec d’autres espèces toxiques comme l’Osmonde cannelle. Les deux espèces peuvent être trouvées l’une à côté de l’autre. Elle peut aussi être facilement confondue avec la dryoptère à sores marginaux. Je me suis déjà fait prendre avec cette dernière. Elle possède plus d’écailles sur la tige et celles-ci ne se séparent pas facilement. Le feuillage de l’an dernier est persistant tôt au printemps.
L’ail des bois
Personnellement, je n’ai jamais trouvé d’ail des bois. Les gens qui en trouvent gardent très secrètement leurs talles, car il y a beaucoup de braconnage. En effet, la vente est interdite et une limite de 50 bulbes est autorisée par personne par année. L’espèce est considérée vulnérable au Québec depuis 1995. Cueillir seulement dans les talles et non les plants isolés. On la retrouve en colonie dans les érablières à sucre souvent à mi-versant. Le bulbe et les feuilles sentent l’ail. Elle a deux grandes feuilles. On la cueille au printemps alors que les feuilles sont tendres. La tige florale est droite et les fleurs forment une boule au bout.
Autres végétaux
Ces trois végétaux sont adeptes des sous-bois humides. Ils sont tous très toxiques.
Vérâtre vert (tabac du diable) | Arisème petit-prêcheur | Chou puant |
Le vérâtre vert est également dans les premières plantes à se pointer au printemps. La floraison se fait beaucoup plus tard à l’été. À maturé, la plante peut atteindre 1 à 1,5 m. | L’arisème petit-prêcheur a une fleuraison un peu plus tardive, vers la fin mai. Il se retrouve dans les sous-bois humides. La disposition des trois feuilles rappel le trille, toute fois, la fleur se retrouve sous le feuillage et est rayée bourgogne et verte. | Le chou puant tient son nom de l’odeur de putrescible qu’il dégage. C’est la première fleur à se pointer au printemps. La fleur produit de la chaleur qui fait fondre la neige autour d’elle. Les feuilles poussent après la floraison. En été, les feuilles peuvent atteindre 45 cm de large et sont plutôt rondes. Il pousse souvent en compagnie du vérâtre vert dans les sous-bois humides. |
Mitchella repens (Le pain-de-perdrix)
Le pain-de-perdrix n’est pas une plante printanière à proprement parler. La plante a un feuillage persistant. Il reste donc vert tout l’hiver sous la neige. Les fruits sont comestibles, quoique fades et plutôt pâteux. En plus du feuillage, je suis tombée sur des fruits qui étaient restés sur le plan et encore bien rouges ce printemps.
Par Sabrina