Pointe-aux-Loups est le plus petit village des Îles-de-la-Madeleine. Y habitent grosso modo ma famille et 3-4 autres personnes. Des plages reconnues bordent ce patelin méconnu.
Mon père dit que Pointe-aux-Loups,c’est là où le temps s’arrête, mais pas les chars. C’est une citation un peu douce-amère qui me fait sourire, mais aussi demander pourquoi on ne nous rend pas visite plus souvent. La réponse est simple: il n’y a pas grand-chose à faire à Pointe-aux-Loups. Mais si c’était ça, justement, son principal attrait? Et si c’était dans le silence et l’immobilité que résidait tout son charme ? Et si c’était quand on n’a pas grand-chose à faire qu’on commence réellement à vivre ?
À Pointe-aux-Loups, je me sens bien comme nulle part ailleurs et j’ai l’impression que la sérénité du paysage et les distractions réduites au minimum y sont pour beaucoup. Comme si lorsqu’il y avait le vide autour on le ressentait moins en dedans. C’est l’air frais, l’horizon qu’on voit de partout , les rêveries ininterrompues et la solitude paisible qui viennent me remplir. C’est ça qui me manque quand ils ne sont plus là.
Il n’y a jamais grand-chose à faire, c’est vrai, mais il y a des choses à vivre. Ma Pointe-aux-Loups n’est pas une terre d’action, mais une terre de sentiments. C’est le réconfort du poêle à bois, l’excitation de cueillir le plus beau bouquet de fleurs sauvages, la témérité d’un Honey Time à la vanille fumé en cachette dans la dune, la quiétude d’un dimanche soir sur la galerie et la joie de revenir chez nous. C’est un chagrin d’amour confié au vent, des pas de danse dans le sable quand personne ne regarde, un sentier qui s’est creusé entre deux maisons, les airs d’accordéon de mon oncle et mes voisins qui valsent. C’est toutes ces petites choses qu’on vit quand on prend le temps d’exister sans penser à tout ce qu’on devrait être en train de faire.
Une telle tranquillité est un luxe qu’on s’accorde trop peu souvent. Ainsi, je vous invite à vous gâter un peu de paix d’esprit en arrêtant finalement votre char à Pointe-aux-Loups. Vous allez voir, le temps va suivre.
Juliette Leblanc – Collaboratrice spontanée
Je me suis arrêtée une fois à Pointe-aux-Loups! Peut-être ben parce que j’avais pas d’char: j’suis venue en vélo! C’est là que j’y ai fait la connaissance de votre merveilleuse collaboratrice spontanée et de son père aussi d’ailleurs. Elle nous avait été désignée hébergeuse, à mon copain et compagnon de vélo et moi, par ma coloc et amie, ayant grandit aux Îles, mais pas à Pointe-aux-Loups.
Il me hâte d’y refaire un tour. Une chose est sûre, mon arrêt à Pointe-aux-Loups y sera inévitable, et il ne pourrait être complet sans Juliette, qui, je viens de l’apprendre, écris si bien! Merci pour cette douce contribution mon amie xxxx Charlotte Gilbert
Merci Charlotte et des salutations à ton copain F.
Très beau texte j’adore
Que de beaux souvenirs me reviennent en tête en lisant ton texte Juliette.
Là où le temps s’arrête j’ai trouvé l’amour, épousé la maternité et côtoyé la sérénité.
Pointe-aux-Loups, tu seras toujours dans mon ❤.
J’aime beaucoup votre texte… et la Pointe-aux-loups?
Magnifique texte Juliette. Le temps s’arrête ici pour qu’on l’apprécie 🙂
Bravo Juh ,je suis très fier de toi et je sais depuis toujours que tu écris très bien.
Bisous
É.L