Destination Gaspé : quoi faire et où séjourner

En collaboration avec Destination Gaspé

Au début du mois de mars, nous avons eu le plaisir de découvrir les attraits et beautés de Gaspé en hiver. Quand les espaces sont vastes et tranquilles, les cafés et les restaurants sont occupés par les gens de la place et on peut observer la faune, seule au monde, dans les centres de plein air. Voici tous les meilleurs trucs pour un séjour hivernal ressourçant où les belles rencontres sont au rendez-vous.

Par Malie Lessard-Therrien et Aurélie Bordeleau, ambassadrices de Filles du Nord

Oh les pains!

Arrivées à Gaspé, nous nous dirigeons vers la boulangerie Oh les pains, très populaire depuis son ouverture. L’ambiance chaleureuse nous enveloppe dès notre entrée. Cet endroit a tout pour plaire; les baristas nous servent avec le sourire, le choix de nourriture est varié et des poèmes décorent les fenêtres. Des fenêtres immenses invitent la lumière à inonder ce joli café. L’air embaume le pain frais, la mie est moelleuse et le goût divin… la fraîcheur à son meilleur. En plus, les portions sont généreuses! Nous nous régalons de soupes réconfortantes, de sandwichs sur pain baguette, de gâteaux originaux et de viennoiseries savoureuses. Un air d’accordéon et le murmure des conversations nous accompagnent en paysage sonore. C’est un endroit où toutes les générations se côtoient pour venir casser une croûte dorée et siroter un bon café.

Le Musée de la Gaspésie

En passant par ici, il vous faut faire un arrêt au Musée de la Gaspésie, dont l’exposition permanente nous transporte des milliers d’années en arrière avec des animations, des artéfacts, de l’art et des textes bien choisis pour nous informer sur l’histoire de cette région. Nous y allons en après-midi et nous y passons plusieurs heures.

Des premiers animaux invertébrés aux algues marines, en passant par les Premières Nations, les pêcheurs de morue, la colonisation, la vie des gens d’antan, sans oublier les mouvements sociaux et les identités culturelles variées, les conflits et la politique; tous ces thèmes sont présentés de façon originale pour transporter les visiteur·euse·s à travers le temps. Les installations sont interactives, en passant par des tableaux magiques donnant une ambiance très “Harry Potter”, à des diffusions en images et en sons pour nous représenter des moments clés de l’histoire de la Gaspésie. Les petits comme les grands adorent leur expérience! 

Nous découvrons ensuite une exposition temporaire sur l’histoire de l’éducation des femmes en sciences, un mouvement social initié par les Ursulines. Belle preuve de l’empuissancement des femmes à travers l’éducation, ce récit matériel nous enseigne leur histoire à travers les mathématiques, la chimie, la physique, la biologie, la géologie et la botanique avec photos d’archives, artéfacts, entrevues et témoignages. Vous aurez même l’occasion de répondre à des questions d’examen de science au même titre que les étudiantes de l’époque. 

L’autre exposition temporaire porte sur l’œuvre de Véronique Bouchard, artiste gaspésienne accomplie. Elle explore des techniques variées pour illustrer sa version de la vie de Charles Bouchard, sa muse. À travers dessins, peintures, sculptures, gravures et écrits, elle nous fait découvrir des tranches de vie de ce personnage intrigant de L’Anse-au-Griffon dans les années 1930.

Nous rencontrons ensuite Gabrielle Leduc, coordonnatrice à la direction générale, qui nous a savamment programmé et ajusté des casques de réalité virtuelle en nous racontant des anecdotes locales fascinantes. Grâce à la technologie, nous prenons place à bord de la Gaspésienne no 20, bateau de pêche “moderne” pour les pêcheurs à la morue dévoués et au parlé coloré. En accompagnant les pêcheurs et un reporter lors d’une journée typique à bord du bateau, nous découvrons le gréement de pêche, la coopérative des prêcheurs pour gagner un juste revenu, la vie des familles nombreuses, nous partageons la soupe du midi, passons à travers une tempête et en apprenons plus sur la modernisation de l’équipement de pêche sur les airs de la Bolduc.

Gabrielle nous emmène ensuite voir les archives du musée, lieux ouverts au public et gratuits avec service de recherche sur la généalogie et les faits historiques. Une collection d’ouvrages d’auteur·rice·s d’origine gaspésienne ou portant sur la Gaspésie s’y trouvent, ainsi que la collection des magazines historiques de la Gaspésie, diffusée par le Musée. La boutique du musée recèle des trésors uniques d’artistes locaux. Parmi nos coups de cœur figurent les objets sculptés en bois, ceux tissés, les animaux marins en vitrail et les livres sur les légendes des mers.

Chalets Nautika

Pour se reposer tout en profitant des beaux paysages de la Gaspésie, direction les Chalets Nautika! En ouvrant les portières de la voiture, la brise du large vient nous ébouriffer les cheveux et l’air salin emplit nos narines. Il fait noir, mais on devine la mer tout près par le bruit des vagues qui se fracassent en contrebas de la falaise. 

De jour, il est possible de faire l’ascension d’une tour de bois nouvellement construite pour s’émerveiller devant l’immensité du large, se laisser bercer par le vent et admirer la mer.

Nous entrons par la porte patio du chalet pour découvrir un vaste espace tout en bois et en hauteur. La décoration sobre aux tons neutres rappelle le style scandinave et invite à se ressourcer. 

Nous déposons nos bagages à l’entrée et partons à la découverte de chaque pièce. La cuisine est équipée de tout ce dont on peut rêver pour préparer de bons repas. De l’huile, des épices, sel et poivre, ainsi qu’une variété de thés sont disponibles aux cheffes du moment. Nous sommes ravies de découvrir des tartinades en version mini au frigo. 

Le chalet est équipé de trois lits. Un des lits doubles se trouve dans une chambre à la porte coulissante avec un petit bureau sous la fenêtre, pièce parfaite pour écrire dans son journal en regardant le paysage. Sur une mezzanine haut perchée juste au-dessus se trouve un autre lit avec une large fenêtre qui donne aussi sur le fleuve. En tournant le coin de la cuisine, nous découvrons un troisième lit dans un espace qui se ferme par des rideaux. La salle de bain est spacieuse et étincelante de propreté. Le chalet est bien équipé, de petits items comme des cotons tiges, des lingettes démaquillantes et de la soie dentaire rendent le séjour très pratique et confortable, en plus du shampoing, revitalisant et gel douche inclus. Nous allumons le foyer au propane et des chandelles pour une ambiance chaleureuse. 

Ce soir, nous cuisinons un délicieux risotto de DuNord qu’on savoure après une entrée de pain frais de chez Oh les pains! avec de l’huile d’olive et une crème balsamique, avant de finir le repas avec une bonne tisane artisanale d’une herboriste locale Aux Plantes de la vie en écoutant un petit air de jazz. Un peu plus tard, nous nous endormons avec le bruit des vagues salées.

Vue de la mezzanine et vue de drone sur le site des Chalets Nautika

Thuya spa Le Nordet

Le lendemain, nous nous réveillons sous une pluie morose. Ce temps maussade est tout indiqué pour une séance de « cocooning ». Nous sortons du territoire de Gaspé pour se rendre au Thuya spa Le Nordet dans la région de Percé, qui offre un espace invitant pour la détente dans un magnifique cadre naturel. À la suite d’un accueil chaleureux, nous recevons des serviettes et un peignoir douillet. Nous nous dirigeons ensuite vers un espace extérieur zen où les bassins sur différents étages procurent un sentiment d’intimité. À l’arrière-plan, le panorama forestier nous enveloppe d’une sérénité ressourçante. 

Nous profitons de plusieurs bassins chauds, du sauna scandinave, du hammam et du bassin froid pour se rafraîchir, ainsi que de séances de repos en respectant les cycles de la thermothérapie. Dans la salle de détente, nous trouvons des tisanes parfumées et d’immenses coussins qui nous invitent à la méditation pour savourer le moment présent ou pour s’adonner à la lecture.

Le spa se trouve dans un motel restauré avec goût et un grand souci des matériaux locaux dans l’art du développement durable. Le Bond Café sur place offre de quoi refaire le plein d’énergie avec des produits faits maison ou du terroir. Nous nous restaurons avec la vue magnifique sur la pointe Saint-Pierre.

Visite de la gare intermodale (office de tourisme)

En après-midi, nos pas nous mènent chez Destination Gaspé, dont l’équipe nous accueille avec enthousiasme. Nous dînons avec Pascale et Igor, tout en échangeant sur nos histoires mutuelles. Nous en apprenons aussi beaucoup sur les activités hivernales du coin et l’accueil chaleureux de la population de Gaspé. 

Par exemple, dès décembre, avant les grosses bordées de neige, on peut faire du patin sur la baie ou sur les rivières, où des bénévoles entretiennent des patinoires en plein air. Pour les adeptes de ski de fond, on trouve de jolies pistes pour tous les niveaux au centre de ski de fond Les Éclairs où on peut aussi louer de l’équipement. Le Centre de ski Mont-Béchervaise offre quant à lui de magnifiques points de vue sur la baie de Gaspé pour les adeptes de ski alpin, de raquette et de fatbike. Pour se restaurer, le Paquebot café est digne de mention, ainsi que l’Auberge sous les arbres pour de l’hébergement au charme convivial.  

Pascale et Igor nous partagent leurs incontournables et ce qui les a fait tomber en amour avec la région. Ici, les habitants sont ouverts et aiment profiter de ce que la nature a à leur offrir, en harmonie avec celle-ci. 

Nolin Vélo 

Avant de quitter la gare intermodale, nous partons en fatbike sur la piste cyclable, en passant devant la marina où les voiliers au repos représentent une toile de fond typiquement gaspésienne. Dû à la pluie, la neige est presque complètement fondue, mais nous pouvons tout de même découvrir ce sport où il faut donner un peu plus de force sur les pédales puisque les roues de plus grosses dimensions sont conçues pour s’agripper à la neige! La veille, nous sommes allées directement chez Nolin Vélo Gaspé où nous avons eu un bel accueil des employés. Ils nous ont expliqué les différences entre un fatbike et un vélo standard et nous ont fait tester les équipements pour notre virée. 

Les paysages de la baie nous en mettent plein la vue, même avec le brouillard. Nous sommes enveloppées d’une ambiance mystique incomparable. Nous nous sentons dans un monde parallèle, le vent dans les cheveux et les yeux pétillants. 

La piste cyclable fait plus de dix kilomètres et mène directement sur la plage Haldimand, un coup de cœur des locaux grâce au superbe paysage. Nous reviendrons un jour pour l’admirer par nous-mêmes en espérant une autre température que la pluie fine qui tombe du ciel à ce moment-là! 

Distillerie O’Dwyer

Pour nous réchauffer après la pluie, nous allons visiter la réputée Distillerie O’Dwywer, offrant des produits alcoolisés agrémentés d’ingrédients locaux, tels des baies, des fleurs et des champignons, pour le plus grand plaisir de nos sens. 

Nous faisons un tour des lieux complet, en passant par une présentation des principaux ingrédients des différentes boissons, l’explication du processus de fermentation et de fabrication des produits, jusqu’à l’embouteillage et la visite des barils de chêne renfermant de précieux nectars qui attendent quelques années pour capturer les essences des barils et se bonifier.

Une dégustation nous attend par la suite, afin de découvrir en profondeur les gins, le whisky, l’acérum, issu de la fermentation de la sève d’érable, du rhum et des liqueurs. Nous avons un coup de cœur pour l’Amaretto gaspésien et le classique Radoune, un gin aux saveurs terreuses de quatre champignons sauvages cueillis dans la région par Gaspésie Sauvage, une entreprise de cueillette de champignons comestibles. 

Nous apprécions l’origine du nom de cette distillerie gaspésienne, qui est un beau clin d’œil à l’histoire de Gaspé. Nous pouvons ressentir la fierté des habitants à chacune de nos visites et ça rend notre séjour encore plus enrichissant.  

Lors des années 1845 à 1849, la famine de la pomme de terre en Irlande qu’on connaît sous le nom de « la grande noirceur » a forcé des milliers d’Irlandais à fuir le pays, beaucoup arrivant en Gaspésie. ’O’ signifiant ‘descendant de’ et ‘Dwyer’ signifiant noirceur en gaélique est un hommage à ce peuple qui a trouvé refuge ici. Comme cette famine fut causée par un champignon s’attaquant à la pomme de terre, O’Dwyer a choisi cet ingrédient pour mettre en lumière ce côté historique. 

Direction le Brise-Bise

Pour souper, le restaurant le Brise-Bise est un lieu de rassemblement bien connu à Gaspé. Des gens de tous les âges viennent s’y régaler et une petite scène y attire des spectacles pour faire rayonner la culture. Nous sommes charmées par l’ambiance chaleureuse de l’endroit et le personnel sympathique. Nous apprécions la variété d’ingrédients qui mettent en valeur le terroir gaspésien et québécois.  

Nos coups de cœur vont pour la soupe à l’oignon à la bière de la microbrasserie Pit Caribou et les croquettes de morue. L’ardoise des bières locales propose plusieurs délices, dont celle de la microbrasserie Auval très prisée par les amateurs, alors nous en profitons pour la déguster. Pour finir ce souper, nous savourons un fondant au chocolat décadent, cuit à point. 

Vous aimerez vous balader au centre-ville sur la petite place colorée et dans les belles boutiques tout autour du restaurant pour digérer les délices offerts au Brise-Bise !  

Ski de fond

Notre séjour à l’incontournable parc national Forillon débute par une sortie en ski de fond avec Ski Forillon. Tout est brillamment orchestré par Vincent Malouin, guide chaleureux et dévoué à ce beau territoire.  

Vincent est bénévole au parc et s’implique activement depuis bientôt 10 ans dans sa communauté. Il est un des piliers du projet, même s’il dit en riant que sa relève est en train d’être formée. Sa passion pour ce qu’il fait est palpable et contagieuse. 

Notre guide nous montre une carte des sentiers et nous présente à d’autres bénévoles qui les entretiennent et reviennent tout juste de les tracer. Il nous remet ensuite de l’équipement tout neuf à notre pointure pour profiter des pistes fraîchement damées. Après avoir remis nos bagages à Vincent, qui les apportera à la yourte où nous passerons la nuit, nous nous élançons sur une piste de ski intermédiaire qui longe une rivière. Le service de transport de bagages est disponible pour les personnes souhaitant séjourner pour une nuit, ou quelques-unes, dans ce bel environnement.

La glisse est excellente. C’est une rude initiation sur un sentier pentu pour Aurélie. Elle rigole bien en tombant à quelques reprises, mais les beaux paysages qui s’offrent à la vue en longeant la rivière valent les efforts. Nous observons de nombreuses traces d’orignaux au bord de la forêt et le chant des mésanges nous accompagne tout au long du parcours.

Ski Hok 

En après-midi, Vincent nous guide dans l’une des plus vieilles parties de la forêt du parc, une érablière à bouleaux jaunes, juste derrière la yourte. 

Plus larges que les skis de fond, les skis Hok (skis-raquettes) sont munis de peaux synthétiques qui réduisent le glissement à contre poils, mais nous portent comme un charme sur la neige et nous permettent une descente en vitesse. C’est un mélange entre la raquette et le ski alpin ! 

Les hanches et les cuisses travaillent autant à la montée qu’à la descente et l’exercice procure une douce chaleur. Nous sommes émues de découvrir ces arbres immenses et ces terres qui étaient parsemées de propriétés et de sentiers forestiers il n’y a pas si longtemps. 

Le sentier où Vincent nous emmène se termine aux pieds d’un érable majestueux. Au-delà, nous observons quelques pistes de ski et Vincent nous explique que les adeptes plus expérimentés peuvent aller s’amuser un peu plus haut dans la montagne, tandis que le sentier que nous avons emprunté est parfait pour les personnes débutantes et les familles. 

Soirée à la yourte

Il est maintenant temps de nous reposer et de profiter de notre petit cocon douillet. Observer le soleil descendre à travers les arbres et la luminosité se transformer entre les murs de la yourte nous permet de trouver une quiétude incomparable au son des crépitements du feu. 

La yourte se trouve en pleine forêt et on peut y accéder par les sentiers de ski de fond, certains s’y rendant aussi en raquettes. Cette construction d’inspiration mongole est spacieuse et très bien équipée avec un poêle à bois pour se chauffer, une cuisinière au propane pour se préparer des petits plats, la vaisselle, un frigo branché aux panneaux solaires, un divan-lit ainsi qu’un lit de camp supplémentaire. Notre hôte Vincent, qui nous a chaleureusement partagé du jerky d’orignal, des queues de homard et un délicieux steak d’orignal, a fait notre soirée. Nous avons festoyé en discutant, loin des distractions de la vie qui va vite grâce à l’absence de réseau cellulaire. Nous terminons la soirée en s’éclairant des lampes frontales et en se racontant des histoires, allongées sur nos couchages très confortables. Ces nuits tranquilles en nature ont un petit quelque chose d’immuable et de réconfortant. 

Le retour

Au petit matin, notre réveil nous pousse à sortir du lit et observer la luminosité changer. L’heure de repartir est déjà là, une douce neige tombe du ciel et recouvre les traces de la veille, elle nous offrira une glisse incomparable. Vincent arrive en motoneige pour récupérer nos bagages, nous nous sentons choyées, tandis que nous reprenons les skis de fond pour retrouver l’entrée du parc. Silence, peut-être apercevrons-nous des orignaux? Nous sommes surprises de croiser plusieurs pommiers dans une petite clairière et cela nous rappelle l’histoire de ce parc. 

Nous profitons de chaque seconde, écoutant les skis contre la neige et le vent dans les arbres. Notre visite nous aura charmées, marquées, avec la promesse d’y revenir en toute saison.

À cette heure encore peu de skieurs et skieuses empruntent les pistes, mais dès notre arrivée les troupes se mobilisent pour profiter de cette neige, comme une promesse que l’hiver est encore là et offre de beaux moments à partager ou à s’offrir.