Guillaum Gibault, ébéniste de formation, nous accueille dans sa nouvelle salle de classe : ici, il veut partager son savoir-faire par rapport à l’art du bois. Comme passe-temps, à la manière suédoise, il sculpte des cuillères directement depuis un billot de bois récupéré ou trouvé en forêt. Malgré le fait qu’il met quelques-unes de ses créations en vente, il ne veut pas se mettre de pression pour ne vivre que de cela. Pour lui, la priorité est que cela reste une façon de déconnecter, mais surtout de se connecter à la nature.
Apprécier la simplicité
Son approche est minimaliste et écologique. Comme il utilise peu de matériel (hache et couteaux), il lui suffit de trouver le bon morceau de bois en chemin ainsi qu’un endroit tranquille et sculpter selon son inspiration du moment. C’est donc une activité qu’il peut faire chez lui, mais directement en nature également. C’est aussi pour lui une façon de ralentir et d’apprécier la simplicité dans une société où tout va trop vite.
L’art à l’état brut
Dans l’atelier, plusieurs de ses cuillères sont exposées au mur. Le matériel est brut, le bois est beau et chaque création est unique à sa façon. C’est aussi ce que Guillaum veut mettre en valeur: la beauté naturelle se trouve dans les imperfections et dans la différence. Bien que conscients que les nôtres ne ressembleront certainement pas à cela, la beauté de chacune nous fait rêver de se prendre un peu pour des artistes.
Prendre le temps
Premier coup de hache dans le billot: bien vite, la demande énergétique de la chose nous fait réaliser tout le travail derrière chaque objet artisanal. Il ne sert à rien de se presser, ni d’espérer des résultats incroyables aujourd’hui: si le processus en soi est long pour des débutants, seul le temps et bon nombre d’heures investies en pratique permettraient d’arriver à des résultats exceptionnels. Prendre le temps de prendre le temps. Je comprends un peu mieux la vision de Guillaum, et comment c’est pour lui une façon de rester proche de la nature. Ici, la vitesse ne sert à rien. Ne restent que les gestes lents et répétitifs du couteau qui mord dans le bois. L’apaisement qui en ressort, la connexion avec le matériel brut.
Après une longue journée de travail, les cuillères ont pris forme. De billot de bois, elles sont rendues à la forme tant attendue. Devant nous, ces cuillères grossières deviennent les plus belles à nos yeux: le fait d’y avoir mis nous-même tant de temps les rend magnifiques. Cette journée me fait d’autant plus apprécier le travail artisanal et m’amène à réaliser à quel point plusieurs moyens sont bons pour se connecter à la nature.
