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Une famille tissée serrée!

Je suis arrivée à Salluit vers la fin février.  Je me souviendrai toujours très clairement de l’impression que m’a laissé mes premiers pas dans ce village d’environ 1500 personnes à la toute pointe du Québec : je pensais littéralement perdre mon nez!!!  Ah! Ah!  J’en ris encore!  Dehors à – 50 degrés, je n’avais pas passé plus de 2 minutes hors du petit aéroport de Salluit et je pensais déjà perdre un membre de mon corps!  Au Nunavik, le froid est mordant!  Impossible de laisser une partie de peau nue à l’air libre, en quelques minutes seulement, le froid imprègne le corps jusqu’au os et brûle la peau.  Pantalons de neige et cagoule sont de mises en tout temps ici, l’hiver!

Sur le coup, je me suis dis : «Wow! Quelle aventure!  J’ai hâte de raconter tout cela à ma mère!»  Le hic, c’est qu’un vol d’avion de 8 heures me séparait maintenant de ma famille.  Puis, je suis rentrée chez moi où j’ai découvert que l’internet était extrêmement lent.  Le surlendemain, un blizzard se levait : impossible de sortir dehors et d’utiliser l’internet.  Le téléphone de la maison où j’habite était capable de faire des appels locaux au Nunavik seulement.

Assise dans mon salon, j’avais de la misère à croire ce que je vivais, le froid extrême, les blizzards… des expériences tout-à-fait extraordinaires, dont je me souviendrais certainement toute ma vie!  Des expériences difficiles aussi à partager avec ma famille en raison de l’éloignement et surtout parce qu’il est tellement difficile de partager ces expériences sans les avoir vécues.  Comment décrire mon quotidien, puisqu’il est si différent de ce que je vivrais à Montréal?  Toutes les fois où, même si ma maison est à seulement 250 mètres de l’école, j’ai de la difficulté à m’y rendre, car les vents et la neige forme un blizzard si intense qu’il m’est carrément impossible de voir devant moi!

Quand mon voisin d’en bas est arrivé à Salluit, dans sa maison où il n’y avait ni téléphone, ni internet et ni nourriture (les seuls magasins du village, la Coop et le Northern, ferme à 18h00), je l’ai tout de suite invité à manger une pizza, en lui expliquant du même coup que nous n’avons pas l’eau courante, mais bien un réservoir d’eau rempli par un camion quelques fois par semaine.  Quelques jours plus tard, il revenait souper avec sa blonde et depuis nous nous voyons tous les mardi et jeudi, et souvent la fin de semaine pour partager nos vies.  Ici, notre famille est souvent loin, mais les amis sont très proches.  Ils deviennent rapidement une deuxième famille avec qui on partage tout, car il faut s’entraider au quotidien : «As-tu des légumes congelés?  Mon cargo n’est pas arrivé», «Est-ce que je peux venir prendre ma douche chez toi?  Je n’ai plus d’eau depuis deux jours», «As-tu un ouvre-boîte, j’ai oublié de m’en monter un du Sud la dernière fois que je suis monté».  On se voit plusieurs fois par semaine pour partager notre quotidien unique, car il n’y a pas de restaurants et d’activités comme le cinéma, mais nous partageons des belles choses comme faire du skidoo et aller faire de la randonnée dans les grands froids.  Au Nord, il y a des gens extraordinaires avec qui on tisse des relations serrées, car on s’entraide au quotidien.  Et cela représente une des plus grandes beautés d’ici, apprendre à s’entraider et à bâtir des relations profondes et enrichissantes avec les gens qui nous entoure et de tisser une deuxième famille.

 

 

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Andreanne Parenteau

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