fbpx
was successfully added to your cart.

Je ne peux pas parler de ma région adoptive sans prendre le temps de vous parler d’une des belles richesses de celle-ci.

Est-ce qu’en allant à l’épicerie tu entends souvent des gens parler un langage incompréhensible qui pour toi, ressemble pratiquement à du chinois ? Est-ce que tu croises souvent des gens avec une culture, des mœurs et des valeurs très différentes aux tiennes? Puis est-ce que ta région, tu la partages avec 8000 autochtones répartis sur 9 communautés distinctes? Peut-être. Et si oui, j’espère que t’es conscient(e) de la chance que tu as. Parce que c’est tellement enrichissant d’ouvrir ses horizons sur une culture différente à la sienne et de partager du temps avec des gens qui ont une histoire, une langue et des valeurs qui complètement différentes de celles qu’on connait.

8 000 autochtones. Neuf communautés au total. Huit communautés innues. Une seule communauté naskapie[1] (la seule du monde entier!!!). Pour ma part, j’ai eu la chance de travailler pendant un an dans la communauté innue de Matimekush et la communauté naskapie, Kawawachikamach. Pendant cette année d’immersion complète, j’ai eu l’opportunité d’apprendre quelques mots, de danser la makusham, la danse traditionnelle innue (bon ok, on m’a montré comment, mais j’peux pas dire que je suis une pro encore), je suis allée à la chasse à l’outarde et à la pêche sur la glace.

Désormais, je travaille davantage en Minganie (une MRC du Québec située dans la Côte Nord et qui comprend l’île d’Anticosti), auprès des communautés innues de Nutashkuan et d’Ekuanitshit. Je n’ai plus la même opportunité,  celle de vivre littéralement dans une communauté, mais je fréquente encore des gens inspirants qui me parlent de leur culture et de leurs valeurs. Et ces personnes qui croisent mon chemin sont souvent très inspirantes.

Voyageant avec un lourd passé, ils tentent de garder la tête haute et de continuer leur chemin. Leurs valeurs familiales sont les plus fortes et les plus ancrées que j’ai pu voir de toute ma vie. Ils se soutiennent et sont là les uns pour les autres. Le partage est aussi une très belle valeur qu’ils m’ont apprise. Ne t’inquiètes pas maman, je savais ce qu’était le partage avant, mais maintenant je comprends ce que c’est réellement et concrètement. Grâce à eux, je sais que le partage n’a aucune limite. Serais-tu game toi de prêter ton skidoo à n’importe qui ou de laisser ta maison débarrée à tout moment pour laisser les gens y entrer et y sortir comme bon leur semble ? Et bien eux, oui. Ce qui t’appartient  appartient aussi à ton voisin. C’est beau, très beau même, de l’entraide et le partage à l’état pur.

Les Innus et les Naskapis, parce que c’est surtout ces deux communautés que j’ai eu la chance de côtoyer, m’ont surtout prouvé qu’ils étaient en mesure d’être les personnes les plus débrouillardes que j’ai eu la chance de croiser. Quand tu penses que tu vas mourir de froid au milieu de nulle part, si tu es avec l’un d’eux, je ne suis pas inquiète pour ta survie. Ils vont te trouver un truc en deux minutes pour que la sensation revienne dans tes membres congelés. Cette habileté, ils la transpose dans la vie de tous les jours. Autant à la chasse, à la pêche, qu’à la maison. Par exemple, je peux vous dire qu’ils utilisent TOUT de ce qu’ils chassent. C’est assez impressionnant; les parties qu’ils ne mangent pas servent à autre chose. Je vous met au défi de faire la même chose avec vos cuisses de poulet ou votre rôti de bœuf.

Je vous parlais tout à l’heure de culture et j’aimerais vous partager une partie de leur art : la musique. Le vidéo que je vous partage ici est un moment commun de Schefferville, mais de toute la Côte-Nord en fait, un point commun entre les allochtones et les autochtones : sur le bord du feu, guitare en main à fredonner des chansons. Mais cette fois, les chansons sont dans cette langue dont je vous parlais au début de mon texte; celle qui me rappelait le chinois les premières fois que je l’entendais. Maintenant, celle langue m’est familière. J’aspire un jour à accroître mon vocabulaire qui prend de l’expansion de semaine en semaine grâce à eux.

Je vous laisse avec Kieston McKenzie.

[1] http://www.mcc.gouv.qc.ca/index.php?id=2005


 



Par Ève Danielle

 

 

Ève-Danielle Latulippe

À propos de Ève-Danielle Latulippe

2 Commentaires

Laissez un commentaire!